Les projets Caribus et navettes maritimes remaniés et présentés à Paris

Caribus était à deux doigts de virer schizophrène et de prendre deux voies divergentes, un comble alors qu’il s’agit d’aménager le premier transport en commun de l’île ! Il s’est affiché haut en couleur au ministère des Outre-mer qui recevait ce 7 septembre une délégation de la CADEMA, la communauté d’agglomérations Dembéni-Mamoudzou. Il est considérablement modifié et amélioré par rapport au projet initial.

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Au départ porté par la mairie de Mamoudzou sous Majani, le projet de Transport collectif urbain (TCU) Caribus montait d’un niveau en étant récupéré par la CADEMA, présidée par le même élu. Il est destiné à désengorger Mamoudzou en créant une 3ème voie dédiée au bus sur la portion Kawéni-Mamoudzou-Passamainty. Mais lors des dernières municipales, ce n’est étonnamment pas un élu « Mamoudzien » qui prenait les rênes de la CADEMA, puisque Rachadi Saindou, ex-adjoint au maire de Dembéni, était porté par la majorité et l’opposition de sa commune, et remportait la présidence par 26 voix contre 16.

On ne peut reprocher à Dembéni de vouloir exister au sein de son intercommunalité, mais l’événement pouvait déclencher un effet dominos de blocages des dossiers. Et le Caribus était en première ligne. D’ailleurs, les élus de Mamoudzou songeaient à le récupérer pour le réadapter à Mamoudzou, mais en allant porter la bonne parole à Paris, Rachadi Saindou les a semble-t-il pris de court. Une union sacré des élus est indispensable pour ce super projet, porté pour une fois entièrement par le territoire.

Des premiers financements ont été fléchés, nous rapporte Thani Mohamed Soilihi, le sénateur les ayant accompagnés dans leur circuit parisien. « Par exemple, nous pouvons solliciter notre part du Plan de relance annoncé pour les outre-mer à hauteur de 1,5 milliard d’euros, par le Premier ministre, Jean Castex, le 3 septembre dernier ».

Des navettes rapides entre Iloni, Mamoudzou et Petite Terre

Une des portions de CARIBUS avec une voie dédiée à Mamoudzou

Le projet Caribus avait été budgétisé à hauteur de 145 millions d’euros, mais il change considérablement de physionomie. « Tel qu’il est présenté, il désengorge Mamoudzou, en parquant les véhicules à Dembéni. Cela ne fait que déplacer le problème, les embouteillages seront sur Dembéni », explique Thani Mohamed Soilihi, qui a bien conscience que « il ne faut pas compromettre le projet ». Car cela implique de mener de nouvelles études, et d’envisager que le projet soit étendu à l’ensemble de l’île, car le même problème se pose alors pour les embouteillages sur Koungou, et sur chaque commune qui se situera en amont du parking de desserte.

Les élus et agents de la CADEMA avaient également sollicité la nouvelle ministre de la mer, anciennement à l’Outre-mer, Annick Girardin, et ont pu confier à son directeur de cabinet leur projet de Parc maritime et de transports maritimes, tel que nous l’avait déjà confié Rachadi Saindou. Là encore, le projet a évolué et dans le bon sens depuis qu’il avait été monté avec le préfet Morsy. Il s’agit toujours de proposer une continuité des transports terre-mer, mais non pas au moyen des barges, véritables escargots des mers quand il s’agit plutôt de se déplacer à la vitesse des vaporetto vénitiens. Des navettes maritimes sont préférées, « le projet avance vite, les gens pourront bientôt relier Iloni à Mamoudzou et à Petite-Terre », nous avait confié Rachadi Saindou.

Enfin, au ministère du travail, les échanges se sont concentrés sur l’insertion professionnelle des jeunes dans un contexte où environ 60 % des habitants ont moins de 25 ans à Mayotte.

A.P-L.

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