Un seul BTS comptabilité forme les jeunes sur l’ensemble de l’île, il est en Petite Terre. Or, on ne compte plus les associations ou les très petites entreprises, qui ne peuvent décrocher des marchés faute de comptabilité en règle. La formalisation du marché passe aussi par là. Pour l’instant, les besoins sont estimés à une vingtaine de comptables.
C’est pourquoi Mo Kalfane, président de l’ordre des experts comptables, a eu l’idée d’organiser un jobdating. Il s’est tourné vers l’ex-OPCALIA, AKTO, qui finance la formation de ces jeunes arrivant de différents horizons. Inscrits à Pôle emploi, fraichement bacheliers, notamment en STMG, ou en reconversion professionnelle, ils étaient conviés ce vendredi matin au lycée Mamoudzou Nord, pour des rencontres avec les professionnels.
Top chrono ! Cinq minutes pour convaincre. « Pour certains candidats, c’était trop juste, rapporte Helena Bernard, directrice générale de Bureau Vallée, je ne m’attendais pas à autant de capacités chez certains candidats, et la grande majorité était motivée. »
Alternance de 6 mois qui colle aux réalités fiscales
Sept cabinets comptables et onze entreprises recevaient donc un à un les candidats, en cochant les profils intéressants, « nous en convoquerons certains à un second entretien avant de décider qui recruter ». Une décision rapide puisque dès le 15 octobre, les futurs comptables s’envoleront pour débuter leur BTS en métropole au Centre de Formation des Apprentis Talis Business School, comme nous l’explique El-Yamine Zakouana, le Responsable pôle projet et alternance d’AKTO : « Ils partent 6 mois pour leurs études en BTS, avec un financement de mobilité par LADOM. Ils reviendront ensuite 6 mois pour leur formation en entreprise. C’est un rythme qui convient mieux aux périodes fiscales. »
Une formation dans le cadre de l’apprentissage financé à hauteur de 8.000 euros par salarié pour la 1ère année par le dispositif récemment mis en place par le gouvernement sur une période très contrainte. Il ne fallait donc pas trainer. « Cela permet aux entreprises de former en fonction de leurs besoins et de fidéliser le jeune formé. »
Reste à savoir si le niveau sera suffisant pour suivre ce cycle au CFA en métropole, et s’ils auront la capacité d’adaptation suffisante. C’et notamment ce que devaient évaluer les futurs employeurs ce vendredi matin. Réponse dans 6 mois à leur retour de métropole.
Anne Perzo-Lafond