Au sol, un pistolet et une douille vide. Sur une table, d’autres cartouches. Tout autour, des élèves.
Ils sont en classe de troisième. Sur leur table, exit les exercices habituels en vue du brevet. A la place, des planches avec des empreintes digitales. Enquêteurs pour quelques heures, les voilà répartis autour d’une scène de crime. Face à eux, une policière de la police technique et scientifique leur explique ses méthodes, notamment les différentes poudres utilisées selon les surfaces pour relever une empreinte. Sur l’assiette qu’elle examine, un seul individu est identifiable : son collègue qui a ramené le plat.
Si l’atelier est ludique pour ces jeunes, « cette journée sert d’abord à rendre hommage aux fonctionnaires de police, aux militaires de la gendarmerie nationale et à la police municipale » résume le préfet Jean-François Colombet. « Là, c’est un des volets que l’on connaît le moins, la police technique et scientifique. Pourquoi dans un établissement scolaire ? Parce que la police est très investie dans la sécurité des élèves, alors on trouvait intéressant de leur montrer un autre aspect de la police et de la gendarmerie ».
Même approche pour le principal Christophe Jacquet. « L’intérêt, c’est que la police se déplace auprès des élèves de troisième. Les ateliers vont se poursuivre jusqu’à vendredi matin avec notamment une brigade d’intervention et la brigade cynophile. Cela offre un autre contact que celui qu’ils peuvent déjà avoir avec la police nationale, et ça peut leur ouvrir des perspectives. Surtout pour les jeunes de Kawéni qui ont peu de connaissance des métiers et des formations possibles. Ca s’inscrit dans notre « parcours avenir » que l’on organise de la 6e à la 3e pour les aider à faire le bon choix d’orientation. »
Un autre atelier permettait aux élèves de (re)découvrir le bureau partenariat et prévention du commissariat, et d’échanger avec les réservistes et services civiques de la police nationale, souvent présents aux abords des établissements, plus rarement dans une salle de classe pour discuter avec eux.
A l’origine rappelle le préfet, ces journées ont été « créées au niveau national pour rapprocher la police de la population. Ici en particulier à Mayotte ,c’est l’occasion de leur montrer que la police est là pour eux, qu’on les protège ». Un message non négligeable face à des élèves qui associent plutôt pour certains la police aux contrôles d’identité.
Y.D.