« L’objectif de ces trois journées d’atelier est de définir un plan d’action pour la PMI de Mayotte, basée sur une analyse approfondie de ses problématiques », a déclaré le Dr Alain Prual lors de l’ouverture officielle de ces journées qui s’est déroulée lundi matin dans l’hémicycle du conseil départemental. La grande priorité pour la PMI de notre île est de construire de nouveaux bâtiments d’accueil. En effet, la plupart sont à l’heure actuelle vétustes voire insalubres et les professionnels doivent travailler dans des conditions très difficiles. Pour le moment, Mayotte compte 17 PMI, mais ce chiffre devrait être porté à 21 à l’horizon 2022.
Améliorer le nombre et la qualité des prestations
Ces journées d’ateliers de réflexions ont également pour but de réfléchir de manière collective à l’amélioration du nombre et de la qualité des prestations dans les PMI. « Mayotte est la plus grande maternité de France avec près de 10 000 naissances par an, d’où l’importance de produire des services de qualité dans les PMI », a déclaré Issa Issa Abdou lors de son discours d’introduction à ces journées. Les PMI répondent en effet à de nombreux besoins tels le suivi des grossesses, mais aussi les IVG, le problème des violences conjugales et celui du développement chez les enfants. Le vice-président en charge de la santé a dénoncé le manque cruel de médecins dans les PMI, mais aussi le problème de l’absence de CMU à Mayotte. « Nous nous battons pour la convergence des droits sociaux, mais ce n’est pas encore gagné », a-t-il déclaré tout en affirmant que ces trois jours d’ateliers devaient permettre de définir les grandes priorités et « définir la PMI de demain ».
Former des médecins mahorais
Avec la construction de nouveaux bâtiments, le recrutement des médecins constituera donc la grande priorité pour les PMI. En effet, l’une des raisons pour lesquels les PMI ont du mal à recruter est que les médecins sont bien moins payés qu’au CHM d’où leurs difficultés à accepter des postes dans ces structures. « Il s’agit d’une anomalie institutionnelle que nous allons tenter de corriger », a déclaré Issa Issa Abdou. Par ailleurs, une première année de prépa médecine va s’ouvrir à l’université de Dembeni en collaboration avec le rectorat. « L’objectif est de former des médecins mahorais en espérant qu’ils restent travailler sur le territoire », a déclaré le vice-président. Cette prépa devrait s’ouvrir à la rentrée 2021.
En outre, Issa Issa Abdou a déclaré que l’un des autres objectifs des PMI sera de faire en sorte de limiter les naissances sur le territoire. Mais quid des femmes comoriennes qui accouchent à Mayotte et dont les enfants constituent la majeure partie des naissances ? a-t-on lancé dans le public. « Il faut travailler en collaboration avec des associations aux Comores », a répondu Issa Issa Abdou et « sensibiliser tout le monde à la limitation des naissances ». En tout cas, le Dr Alain Prual s’est félicité de la forte participation à ces ateliers et espère qu’il en sortira des perspectives intéressantes pour l’avenir de la PMI à Mayotte.
N.G