Projets gaziers : Air Austral rêve de se (re)poser au Mozambique

SIx ans après avoir prospecté dans le pays d'Afrique de l'est, Air Austral pourrait s'installer au Mozambique afin de bénéficier du projet gazier offshore qui se concrétise. La filiale Ewa serait en première ligne pour assurer cette possible nouvelle liaison.

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Jean-Marc Grazziani est venu représenter la compagnie Air Austral au forum économique.

Air Austral se pose en « levier pour le développement économique de l’île » et un « acteur clé pour l’approvisionnement » de denrées et matériel médical. La présence de cadres de la compagnie au forum économique qui commence ce mercredi était donc logique.

D’autant que cet événement de deux jours tournera largement autour d’une manne considérable pour notre département : le projet gazier gazier du Canal du Mozambique.
« Mayotte est la plate-forme qui permet le chemin le plus court entre le nord du Mozambique et l’Europe, explicite Jean-Marc Grazzini, directeur de la communication d’Air Austral. Le projet gazier au Mozambique représentera sans doute entre 15 et30 000 travailleurs étrangers à l’horizon 2022, c’est un projet sur lequel on est investi depuis la création d’Ewa en 2013, année du premier vol inaugural vers Pemba, base logistique des opérations gazières. Pemba-Paris via Mayotte, c’est 12h40. Via Johannesbourg, c’est 40% de temps en plus. On a la possibilité de monter en puissance grace au code-share qu’on a avec notre compagnie Ewa. Au forum un des sujets les plus importants sera ce projet gazier puisque Mayotte se positionne comme une base arrière de ce projet gazier. »

L’éventualité de l’acquisition d’un nouvel appareil par Ewa pour desservir ce nouveau marché se pose et « dépendra de la demande » indique Jean-Marc Grazziani.

« Pour nous le développement c’est le nord du Mozambique via Ewa, qui consolidera aussi notre ligne Mayotte-Paris. On monte à un vol quotidien en haute saison, si on peut monter en puissance dans les fréquences, pourquoi pas ! Ewa mettra autant de fréquences que nécessaire entre Mayotte et le Mozambique pour accompagner ce projet ».

Autre possibilité, mobiliser une partie des 12 tonnes de fret possibles par 787 pour des pièces spécifiques aux plates formes gazières.

Une manne financière considérable donc, qui n’intéresse pas que la compagnie régionale. On peut ainsi imaginer que ces perspectives aient tapé dans l’oeil de concurrents potentiels, notamment Corsair qui revient dès le mois de décembre « pour durer ».

« On sera compétitifs »

« Nous serons compétitifs » promet Jean-Marc Grazziani sans s’engager sur une baisse durable des prix

« La concurrence ne nous fait pas peur », poursuit le cadre de la compagnie. « Toutes les compagnies françaises ont de facto les droits de trafic sur Mayotte, donc acte. Il faut avoir les avions qui vont bien pour desservir Mayotte, l’A220 sera un apport, le 787 restera ici, on ne peut pas nous reprocher de n’avoir pas fait tout ce qu’on pouvait pour coller aux contraintes qui existent à Mayotte. Les autres ne l’ont pas fait. Notre position est de dire pourquoi plus de monde n’est pas encore venu à Mayotte ? Sur le retour de Corsair, on verra, nous on sera compétitifs. On a créé un marché, accompagné ce marché, on sera là. La venue de Corsair, on la prend comme une donne, on verra comment les choses se passent. On est là tous les jours, depuis longtemps. On est dans un engagement pérenne, c’est une autre philosophie. »
Interrogé sur le risque d’une nouvelle guerre des tarifs, le responsable exclut une baisse durable des prix qui s’alignerait sur des offres trop concurrentielles. Il rappelle qu’à « un certain niveau tarifaire, si on tient compte du fait qu’il y a 84€ de taxes, il reste quoi, 40, 50€ ? Si nous on appliquait ce genre de tarifs sur tous les vols, la ligne ne serait pas viable, tout simplement. On sera compétitifs, encore une fois, c’est clair. Comme on l’a été. Et nous on est toujours là. »

Y.D.

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