Le père Bienvenu Kasongo, curé de la paroisse Notre Dame de Fatima à Mamoudzou, avait fait sonner le glas hier, les cloches vibrant à l’unisson des autres paroisses de France, comme ce vendredi à 15h.
Il explique que « cette messe est un moment fort pour nous, pour envoyer un message de tolérance, de respect de l’autre. Il s’agit de mettre en avant les valeurs chrétiennes bien sûr, mais aussi les valeurs humaines. Car cet acte est inhumain, on n’a pas le droit de mettre fin à la vie de quelqu’un. Et de la pire façon, ‘un acte de barbarie’, comme le dit Monseigneur Aubry pour évoquer ces égorgements. Et dans un lieu qui est la maison de Dieu, un lieu de prières, un lieu d’amour et de réconciliation. C’est comme si on s’attaquait à Dieu ». Les trois personnes décédées dans l’église sont « des martyrs de la Toussaint ».
Le pape François avait dénoncé cette attaque qui a « semé la mort dans un lieu d’amour et de consolation ». Il a prié pour que « le peuple français bien-aimé réagisse, uni, au mal par le bien ». Le père Bienvenu rappelle ainsi que « la fraternité entre tous les hommes, c’est le plus important ».
Un acte qui fait suite à la décapitation de l’enseignant Samuel Paty : « On baigne dans une culture de la violence, comme si on désespérait de la vie. On banalise le mal. » Il appelle à rester soudés, à « être ensemble unis contre le mal. Nous devons développer la civilisation de l’amour, de la fraternité, de la vie, de la paix, du respect et de la tolérance ».
Anne Perzo-Lafond