La Cimade et ses partenaires publient un guide d’information pour accompagner les personnes à la recherche d’un proche mort ou disparu en mer dans l’archipel des Comores. Ce guide était présenté ce lundi conjointement à Mamoudzou et à Moroni.
La Cimade met en perspective les échos médiatiques donnés aux naufrages et aux noyades en Méditerranée, au regard du silence qui entoure ceux dans l’Océan Indien. « L’archipel des Comores a ainsi longtemps été considéré comme le plus grand « cimetière marin » avant que les drames se succèdent en Méditerranée, avec une estimation du Sénat français (2012) de 7 à 10 000 personnes mortes ou disparues depuis 1995 ».
Si depuis 2015, les incidents de kwassa-kwassa semblent avoir été moins nombreux que par le passé, 2020 montre « une recrudescence inquiétante du nombre de décès et de disparition en mer ». Le dernier naufrage en date du 24 septembre a fait dix décès dont un enfant de 7 ans. « Cet énième drame s’ajoute aux autres, survenus dans une indifférence intolérable. »
De nombreuses personnes migrantes issues de l’archipel des Comores qui décèdent sur leur parcours demeurent « non-identifiées ». Avec l’impossibilité pour leurs proches de faire leur deuil dignement.
Selon les circonstances de la disparition, ou de la mort d’une personne en migration, les démarches pour la retrouver ou identifier son corps si elle est décédée peuvent être difficiles. Cette difficulté est accentuée par l’absence de procédures systématiques et harmonisées. « Pourtant, lorsqu’une catastrophe touche leurs propres ressortissants (catastrophe naturelle, attentat, accident d’avion ou de bateau, etc.), les États, notamment européens, sont en mesure de déployer des dispositifs sophistiqués pour clarifier les circonstances du drame, tenter de récupérer les corps des victimes et les identifier. Des procédures sont mises en oeuvre pour guider les États et systématiser l’archivage des données. Des cellules de crises sont proposées pour soutenir et informer les familles des victimes. Rien de tel n’existe pour les personnes en migration. »
Le guide Morts et disparitions dans l’archipel des Comores, Accompagner les proches des personnes mortes ou disparues en mer, a été conçu comme un guide pratique pour la mise en œuvre de démarches réalisables par les familles et leurs soutiens en recherche de leur proche. « Il est le fruit d’un travail de collecte d’informations auprès d’acteurs officiels, d’associations, de militant·e·s, d’avocat·e·s, de chercheurs et de praticiens. »
Si tous ces cassis venaient pas à mayotte , y’aurais pas de décès en mer !!