La réforme du recensement introduite par la loi EROM, Egalité Réelle Outre-Mer, du 28 février 2017, a fait sortir Mayotte des exceptions législatives : le recensement de l’INSEE qui était effectué tous les 5 ans, se fait désormais par tranche tous les ans, comme dans les autres DOM. Avec un bémol : alors que nous aurions dû avoir le nouveau peuplement de Mayotte en 2022 (5 ans après 2017), le système annuel commence en 2021 chez nous, avec les résultats définitif 5 ans après. Nous ne les aurons donc qu’en 2026, soit 8 ans sans production depuis le dernier recensement 2017, avait mis en garde Djamel Mekkaoui, ancien directeur de l’antenne territoriale de l’Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques (INSEE).
Cependant, sur le plan national, le contexte sanitaire n’est pas favorable, à un recensement partiel comme l’indique une note de l’INSEE : « Les conditions ne sont pas réunies pour réussir une collecte de qualité en janvier 2021. La collecte sur le terrain de l’enquête de recensement entraîne de nombreux déplacements et contacts avec les habitants, même si ceux-ci sont courts et limités, ils sont difficilement compatibles avec la situation sanitaire, quelle que soit son évolution d’ici à fin janvier 2021. Une moindre adhésion de la population pourrait entraîner de nombreux refus de répondre. » Sans compter la difficulté pour les communes de recruter des agents recenseurs.
Le numérique a ses limites, « une collecte uniquement par internet ou la substitution par des enquêtes téléphoniques ont été étudiées mais ne permettent pas de garantir l’exhaustivité de l’enquête et la qualité des résultats », indique la structure qui annonce, « L’enquête sur le terrain, initialement prévue en 2021, sera donc décalée en 2022 ».
Une exception à cette paralysie nationale, Mayotte, où « la collecte sera maintenue » pour les raisons citées plus haut, « ce département ne bénéficiera d’une actualisation de ses populations légales qu’à l’issue d’un cycle de 5 ans, soit en 2026 ». Il est jugé que la situation sanitaire « ne fait pas obstacle à la réalisation de l’enquête sur le terrain », et donc, que l’évaluation des prochaines populations légales de ce territoire « en pleine croissance démographique », ne sera pas décalée d’un an.
A.P-L.