Mort de Mouhamadi Mroivoli : ce que l’on sait

Entre l'émotion et les rumeurs des réseaux sociaux, difficile d'y voir clair dans l'agression qui a coûté la vie à Raoul la semaine dernière. Tour d'horizon des certitudes, et des zones d'ombre.

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Le village sous la fumée ce samedi matin

Le week-end a été difficile pour les gendarmes, confrontés à des violences intenses alors qu’ils tentaient d’enquêter sur une scène de crime. Pendant ce temps, les réseaux sociaux fourmillaient de théories, peu ou pas étayées. Nous avons fait le point avec le procureur Yann Le Bris.

Le JDM : Que sait-on des circonstances de cette agression mortelle ?

« Pour le moment on sait que deux véhicules empruntaient la voie de circulation, ils ont été stoppés par des tiers sur la voie publique qui ont fait chuté au moins un des deux, obligeant le second à s’arrêter. C’est le seul élément de certitude que nous avons. Un des deux conducteurs a réussi à prendre la fuite, le deuxième conducteur sera retrouvé décédé quelques instants plus tard. »

Une autopsie a été pratiquée, est-ce qu’on connaît la cause du décès ? On a notamment évoqué des coups de couteau…

« Les résultats de l’autopsie ne sont pas encore publiés, mais des premiers éléments transmis oralement indiquent qu’il n’est pas mort de multiples coups de couteau. Les causes du décès ne seraient pas liés à ce qu’on a pu lire sur les réseaux sociaux.

Les informations dont nous disposons ouvrent la possibilité que le décès soit lié à des coups portés. Mais pas forcément des coups de couteau. »

Une personne a été interpellée, qu’en est-il ?

« Une personne a été interpellée. Elle est actuellement en garde à vue et entendue par les services de gendarmerie. Je suis extrêmement prudent quant aux suites judiciaires réservées à ce monsieur, les circonstances des faits restent à éclaircir. Si tant est qu’il ait un rôle, en parler est prématuré. »

Un juge d’instruction est désormais en charge de l’enquête ?

« Les investigations se poursuivent sous l’autorité d’un juge d’instruction. Elle est ouverte au plus haut, on a retenu un délit, le vol en réunion, et le meurtre en réunion. En effet un scooter a été volé ainsi qu’une sacoche. »

Les violences du week-end ont-elles entravé le début des investigations ?

Yann Le Bris, procureur de Mamoudzou

« Ce qui est dommageable dans cette affaire c’est que l’action des services de gendarmerie a en effet été entravée par des violences urbaines. Ca ne facilite absolument pas l’action des gendarmes.

Je suis extrêmement prudent, je pense que dans ce dossier il faut qu’on le soit tous. On voit sur les réseaux sociaux des appels à la dénonciation, on porte à la vindicte populaire des noms sans aucun élément de certitude, c’est terrible car ça peut entraîner aussi des violences envers des personnes qui n’ont peut être rien à voir, et des procédures judiciaires qui pourraient être évitées.

Les gendarmes s’engagent à 100%, si on a des informations à leur transmettre, ils sont preneurs, ça facilitera leur travail, mais pas sur les réseaux sociaux qui peuvent conduire au pire. Ce que je demande c’est une forme de civisme, les gendarmes ne sont pas là pour prendre des pierres, mais pour prendre des auditions. »

Propos recueillis par Y.D.

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