Les élus interpellent le gouvernement dans un courrier inédit

Plus qu'une proposition de loi, c'est toute une plate-forme revendicative que les parlementaires, le président de l'association des maires et celui du Conseil départemental ont adressée au ministre des Outre-mers. Vu la date, on pense même à une liste au Père-Noël, qui n'est pas sans rappeler le plan de convergence.

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Un tel consensus à l'initiative des élus est une première

Le ministère leur a demandé leur avis, ils ne se sont pas fait prier. Les quatre parlementaires de Mayotte, le président de l’association des maires et celui du Département se sont mis d’accord sur un courrier commun adressé à Sébastien Lecornu.

Après avoir rappelé que Mayotte est française depuis presque 180 ans, les élus dénoncent sans détours le « manque de considération » voire « de courage politique de gouvernements » pour affirmer à Mayotte « la présence française ».

Sans plus s’éterniser sur le contexte historique, les cosignataires du courrier posent le « retard structurel » qui handicape l’île. « La priorité nous concernant demeure le rattrapage social, économique et infrastructurel du territoire » écrivent-ils.

Les points qui suivent ne sont pas sans rappeler ceux déjà réclamés dans le plan pour l’avenir de Mayotte établi en 2018 avec certains de ces mêmes élus, et dont il apparaît clairement que les points qui ont bien été honorés deux ans plus tard sont largement insuffisants pour pacifier notre département.

Les élus réclament un « travail concerté » mais aussi une « vision politique » mais surtout un « programme ambitieux de rattrapage du territoire et d’alignement social, assorti de moyens financiers à la hauteur des enjeux ». Un plan qui doit passer par l’extension à Mayotte  des codes « de la famille, de la santé, de la sécurité sociale et du travail » et un gros effort sur les infrastructures : port, routes, université de plein exercice, deuxième hôpital, très haut débit etc.

Une fois de plus, ils demandent la « dotation en moyens nécessaires » pour lutter contre l’immigration clandestine et « assurer la tranquillité publique », via notamment la création d’une cour d’appel de plein exercice et la construction d’un palais de justice.

On se souvient que la sécurité était déjà le point de départ du mouvement de 2018, et si ce courrier reprend des chantiers déjà en cours comme la piste longue, ses revendications rappellent un calendrier bien trop long pour les Mahorais. Et les élus donc de réclamer de nouveau « un plan massif de résorption de l’habitat insalubre » mais aussi de « préservation de la ressource en eau ».

Sur le plan de la décentralisation, la gestion des fonds européens, le transfert de compétences vers le Département, sont aussi une revendication forte qui revient sur la table.

Plusieurs cosignataires discutaient déjà des mêmes points en 2018 avec Annick Girardin

Mesure de bon sens, le courrier recommande aussi le recours à des achats immobiliers par l’Etat, afin de créer un parc public pour que les administrations ne dépendent plus de bailleurs privés. Une mesure coûteuse à court terme, mais une incroyable économie au long cours. On peut notamment penser à l’hébergement des gendarmes en hôtel, faute de casernes suffisantes, qui en plus de coûter un bras au contribuable paralyse l’offre hôtelière au détriment du développement touristique.

Enfin les élus demandent des « outils ambitieux » pour « faire face aux problématiques particulières » de Mayotte notamment pour résoudre les problèmes liés au foncier.

Le courrier est à retrouver dans son intégralité ici : courrier réponse des élus Mayotte- projet de loi 4 D

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