On a testé, patienté, grimacé et éternué, et nous pouvons ainsi confirmer l’efficacité du dispositif de tests Covid installé ce dimanche en quatrième vitesse à l’aéroport. En quelques heures, ce centre de dépistage a été mis en place et dès 7h ce lundi, le personnel était opérationnel, et de nombreux passagers se pressaient pour pouvoir décoller. Le planning des vols décalé, c’était déjà un stress en moins.
Néanmoins la fluidité du dispositif a fait qu’aucune file d’attente ne s’est formée. En une petite heure, pas moins de 70 patients étaient dépistés, tous négatifs. Tandis que quelques uns attendaient dehors, un groupe s’enregistrait et un autre attendait déjà les résultats, fournis en 15 minutes après le prélèvement. Au plus fort de la fréquentation lundi matin, le délai entre l’arrivée à l’aéroport et le résultat atteignait au maximum 45 minutes.
Avec une capacité de tests estimée à 500 par jour à ce rythme, le personnel était confiant, à la veille d’une « grosse journée » où plus de 700 passagers sont attendus à l’embarquement ce mardi.
Une nécessité pour le préfet Jean-François Colombet. « Pour que les liaisons aériennes soient maintenues, il faut qu’on montre qu’on est capables de tester l’ensemble des passagers au départ de Mayotte. » Et c’était un défi.
« Pour rendre le décret exécutoire il a fallu en 24h monter ce centre de secours qui ne se substitue pas aux centres de santé mais vient en renfort. Il fallait que chacun puisse conserver son droit à voyager. Le centre remplit son œuvre. Monter un tel dispositif en 24 est une véritable prouesse, rendue possible par l’engagement de la préfecture, et grâce à la Croix Rouge, à la direction de l’aéroport, à la Ville de Pamandzi, et naturellement à tous les soignants, infirmiers libéraux et sapeurs pompiers de Mayotte. »
Une inquiétude liée au variant sud africain
Quant à savoir si ce centre sera pérennisé « il faut voir si le variant sud africain est présent dans la région, tant qu’il y a un doute il faut être que que tous les passagers puissent être testés. Ce qui justifie cela c’est qu’il y a une suspicion sur la présence de ce variant dans la région au sens large. C’est pourquoi j’ai demandé la suspension des vols venant du Kenya. En testant tous les passagers, nous protégeons notre capacité de transports, nous ne voulons pas être isolés comme nous l’avions été en avril. »
Sur la situation à Mohéli, le préfet dit n’avoir « aucun élément qui objective » les « fake news et rumeurs » concernant les morts évoqués sur des médias comoriens. « L’OMS travaille sur Mohéli » indique toutefois le délégué du gouvernement.
La préfecture se veut toutefois vigilante, notamment au sein du CRA qui continue à tester systématiquement les étrangers interpellés. « On a renforcé notre surveillance en mer » assure le préfet. Depuis le début de l’année 2021, seuls 4 cas positifs sur 480 retenus ont été relevés. « C’est intéressant à observer » note le préfet.
Y.D.