Fin des coupures d’eau et pacte d’avenir : après la pluie, les beaux plans

La préfecture et le Smeam ont annoncé, ce mardi matin, mettre un terme aux coupures d’eau qui rythmaient le quotidien des habitants de l’île depuis cinq mois. Un soulagement qui ne doit toutefois pas faire baisser la vigilance puisque seules la pluie et des infrastructures pérennes seront à même d’éloigner le spectre de la pénurie.

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Si la crise est "derrière nous", place à moyen terme à une gestion plus rigoureuse de la ressource et à des infrastructures pérennes. C'est le l'objectif d'un "Plan pour l'eau" en préparation.

On ouvre les vannes mais on ne relâche pas la pression. Voilà en substance le message véhiculé par le représentant de l’État et ceux du syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte. Lesquels, en annonçant avec une certaine satisfaction la fin des coupures d’eau dès ce vendredi matin, ont appelé à préserver cette ressource précieuse par tous les moyens, à l’image des kits d’économie distribués ces dernières semaines. Le maintien des arrêtés interdisant par exemple le remplissage des piscines et les lavages de voiture pour plusieurs semaines va dans le sens de ce message.

Avec des pluies abondantes permettant aux retenus collinaires de se maintenir à flot et aux rivières de forcir leur débit pour le captage, « la crise est derrière nous ». « Les retenues sont aujourd’hui au delà du niveau qu’elles avaient l’année dernière à la même période, nous sommes donc dans une posture plutôt favorable de recharge », a ainsi annoncé le préfet. Ce qui doit permettre, grâce à l’interconnexion, de transférer le stock selon les besoins. « Notre volonté est de nous mettre dans la meilleurs posture pour la fin de cette année, ce qui dépendra de la pluviométrie entre les deux bassins. Pendant ce temps, la recherche des fuites perdurera de nôtre côté et nous demandons à la population de maintenir ses efforts d’économie d’eau de manière à nous mettre dans les meilleures conditions pour aborder la fin de la prochaine saison sèche », a poursuivi le président du Smeam, Fahardine Ahamada.

Un « pacte sur l’eau » en préparation 

C’est donc bel et bien le ciel, avant tout, qui nous a sauvé. À long terme, la bataille est encore loin d’être gagnée, notamment au vu du rythme soutenu de nouveaux abonnements et, de manière générale, de celui de la croissance démographique. D’où l’importance de se projeter sur des infrastructures pérennes. Sur ce point, le Smeam, la préfecture et le ministère des Outre-mer ainsi que d’autres partenaires travaillent sur un pacte sur l’eau « qui pourrait être signé nous l’espérons à l’occasion de la visite du ministre des Outre-mer à Mayotte », a fait savoir Jean-François Colombet. Si un air de déjà vu se fait sentir, ce pacte prévoit toutefois « des investissements d’urgence, une nouvelle gestion du Smeam pour lui dégager des capacités de financement », promet le représentant de l’État. « Il s’agit là d’un pacte global qui comprend par ailleurs un effort considérable de reboisement de Mayotte et qui doit traiter dans la durée le sujet de la ressource en eau en Mayotte », a-t-il encore fait valoir.

Concrètement, un volet d’urgence à traiter d’ici septembre 2021 doit permettre de gagner 3000 mètres cubes supplémentaires. Cela comprend notamment « l’amélioration de l’usine de dessalement de Petite-terre, la recherche des fuites sur le réseau etc. » « Ensuite, il y a un volet d’investissement à plus long terme jusqu’à 2025 et qui prévoit des infrastructures beaucoup plus lourdes comme une troisième retenue collinaire ou deux autres usines de dessalement », a détaillé le préfet, tout en appelant à ne pas prendre ces éléments pour totalement acquis, le pacte « n’étant pas signable en l’état ». Espérons tout de même qu’il ne tombe pas à l’eau.

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