Affrontements aux abords du lycée de Kahani : 2 individus interpelés

Dans la matinée de ce jeudi 14 janvier, une vingtaine d’individus cagoulés se sont introduits sur le parking du lycée de Kahani pour caillasser les élèves. Ils ont été dispersés par les unités de gendarmerie déjà sur place pour sécuriser l’établissement. S’en sont suivis des affrontements au cours desquels 2 individus ont été interpelés.

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Des forces de l'ordre déployées aux abords des établissements scolaires (Archive)

C’est à de véritables « scènes de guerre » auxquelles ont assisté les villageois de Kahani, mais également les simples automobilistes de passage, ce jeudi matin. En effet, aux alentours de 6h30, une vingtaine d’individus, le visage dissimulé sous des T-shirts ou des casques, se sont introduit sur le parking du lycée de Kahani pour caillasser les élèves. Ils ont également érigé des barrages à l’aide de poubelles et autres encombrants pour empêcher les automobilistes de passer. Ces derniers ont donc dû faire demi-tour. Les délinquants ont été dispersés à grands coups de grenades lacrymogènes par les unités de gendarmerie déjà sur place pour sécuriser l’établissement, mais des renforts ont néanmoins dû être appelés.

Suite à cela, une partie des délinquants se sont dispersés dans le village, terrorisant les habitants et jouant « au chat et à la souris » avec les gendarmes. A 7h15 la circulation était rétablie dans le village, mais en milieu de matinée, les délinquants sont revenus à la charge en caillassant cette fois-ci les forces de l’ordre. Au terme de ces affrontements, 2 individus ont été interpelés par les gendarmes et placés en garde à vue. Outre les pierres, les délinquants étaient également armés de machettes et de couteaux.

Grâce au proviseur du lycée, qui a décidé de mettre à l’abri tous les élèves qu’ils soient de sont établissement ou non, aucun blessé n’est heureusement à déplorer. Cependant, la population de Kahani est excédée par ces flambées de violence récurrentes dans son village et appelle à une grande mobilisation dès ce vendredi 15 janvier pour inciter les autorités à trouver une solution pérenne.

Une commune particulièrement touchée par les violences

Ce n’est en effet malheureusement pas la première fois que le lycée de Kahani est touché par des violences de ce genre. Pas plus tard qu’au mois de décembre dernier, une cinquantaine de jeunes cagoulés avaient déjà tenté de s’introduire dans cet établissement. Ils avaient été repoussés par les gendarmes, mais les élèves et le personnel enseignant n’avaient pu être évacués qu’à 20h. Et ce n’est là que l’un des nombreux exemples des violences qui touchent régulièrement les abords du lycée de Kahani.

D’ailleurs, le 7 janvier dernier, Ibrahima Saïd Maanrifa, le président de la communauté des communes du centre-ouest (3CO), s’était exprimé à ce sujet dans une lettre ouverte envoyée au président du conseil départemental. Condamnant ces violences, il a également demandé à ce dernier de suspendre la mise en œuvre des travaux de construction du hub dans la localité de Kahani. « En l’état actuel des choses, la construction d’un Hub pour autobus à Kahani, qui va servir de plateforme de transfert à des centaines d’élèves venant des 17 communes du département sans le moindre plan de gestion des questions sécuritaires, relève de l’imprudence. On va ainsi exposer inutilement nos enfants à un risque d’atteinte à leur intégrité physique alors que nous savons pertinemment que cette violence est présente et que rien ne semble pouvoir l’arrêter », a-t-il notamment écrit.

Plusieurs autres personnalités publiques se sont exprimées au sujet de la violence à Kahani et plus particulièrement sur celles intervenues ce jeudi matin. Dans un communiqué, le préfet Jean-François Colombet les a « fermement condamné » tout en sollicitant l’aide des groupes de médiation citoyenne (GMC) afin de pacifier la zone de Kahani. Le maire de Mamoudzou s’est également exprimé sur Mayotte la Première en expliquant qu’il ne fallait pas « baisser les bras face à la violence », mais plutôt « réfléchir activement à des solutions ».

N.G

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