Le CHM nie les accusations de discriminations raciales au sein de l’établissement

Des toilettes réservées aux blancs ? « L’affaire », évoquée lors d’un reportage de Mayotte la Première n’aurait rien du scandale raciste affirme la direction du CHM, qui a souhaité lever tout malentendu et donner également ses éléments sur la politique de promotion des cadres mahorais qui y prévaut.

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Sainte clotilde, cardiologie, Mayotte, CHM, Dominique Voynet, ARS, David Izzo
Chiffres à l'appui, le CHM nie toute accusation de discrimination dans la promotion des agents.

Salie, le CHM est bien déterminé à refaire une toilette à son image. Car c’est bien de toilettes dont il s’agit : « un reportage diffusé sur Mayotte 1ère le 13 Janvier 2021 rapporte des accusations mensongères de discrimination raciale à l’encontre du Centre Hospitalier de Mayotte. Il y était relaté que des toilettes pour blancs et des toilettes pour noirs existaient dans l’établissement. De telles pratiques n’existent bien évidemment pas au sein du CHM », se défend le centre hospitalier.

Qui donne par ailleurs sa version des faits face au tollé suscité, notamment sur les réseaux sociaux avec un tweet retweeté plus de 20 000 fois. Selon le CHM donc, un responsable de service, praticien à l’hôpital se serait en réalité approprié l’un des trois cabinets de toilette de son service, en interdisant l’accès à tout autre personnel de l’hôpital. « Il ne s’agissait pas d’une discrimination fondée sur la couleur de peau », martèle la direction du CHM. Laquelle assure ne pas avoir eu connaissance de cette privatisation spontanée au moment des faits. Ce qui aurait cependant été le cas plusieurs jours avant que le sujet soit évoqué à l’occasion de la diffusion du reportage. « Le problème était déjà réglé », insiste la direction, indiquant que « le praticien a fait l’objet d’une demande d’explications et [que] toutes suites utiles seront données ». 

Politique de recrutement et de promotion « ambitieuse », à l’égard des Mahorais

Au delà de cette sombre histoire, le reportage, donnant la parole à plusieurs représentants syndicaux, évoquait une rupture d’égalité dans le recrutement et la progression entre le personnel métropolitain et le personnel mahorais. Là encore, le CHM s’en défend. « Le Centre Hospitalier de Mayotte mène depuis plusieurs années une politique ambitieuse de recrutement et de promotion des cadres ayant leurs intérêts économiques et moraux sur le département », soutient-il à l’appui d’un vocable décidément précautionneux. Et de poursuivre : « ainsi le nombre de cadres de santé et de faisant fonction de cadres ayant leurs intérêts économiques et moraux à Mayotte est passé de 6 en 2017 à 26 en 2020. Ils représentent près de la moitié de l’encadrement soignant ».

Concernant l’administration et les services techniques, la majorité des cadres auraient à Mayotte « leurs intérêts économiques et moraux », soit 41 cadres sur 67. De quoi laver le CHM de tout soupçon ? Pour s’en assurer, le centre hospitalier évoque encore un « plan de développement des compétences de ses personnels ». Plan permis grâce à « la demande de crédits de formation exceptionnels acceptée par les instances nationales de notre organisme de formation pour un montant total de 1 173 000€ ». Sur la période 2020-2023, 300 agents doivent ainsi bénéficier de formations diverses. « Ce plan comprend également un volet concernant la sécurisation des parcours professionnels, l’information et la préparation aux concours », poursuit le centre hospitalier. Pressé d’évacuer la mauvaise affaire.

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