Le ministère des armées annonçait ce mardi le déploiement de soignants militaires supplémentaires à Mayotte : 14 militaires supplémentaires, deux médecins réanimateurs et 12 soignants du Service de Santé des Armées (SSA) ont été projetés pour renforcer les capacités du « Module militaire de réanimation » du Centre hospitalier de Mayotte, « afin d’augmenter sa capacité d’accueil de cinq à dix lits de réanimation ». Une décision prise en Conseil de défense par le président de la République.
Pour mémoire, le 7 février, un « Module militaire de réanimation » (MMR) des armées, composé de 39 militaires (31 du SSA et huit de l’armée de Terre) et de 1200 kilogrammes de fret, a été acheminé à Mayotte pour ouvrir cinq lits de réanimation supplémentaires au sein du Centre hospitalier de Mayotte (CHM).
Autre secteur accompagné, l’économie. Le ministre de l’Economie, la ministre du Travail et le ministre des outre-mer, annoncent dans un communiqué commun des mesures d’accompagnement économiques et sociales spécifiques pour Mayotte.
Elles comprennent, le doublement du plafond de l’aide du fonds de solidarité pendant la durée du confinement, pour le porter à 3 000€ : cette aide est ouverte à l’ensemble des entreprises de moins 50 salariés perdant plus de 50 % de chiffre d’affaires, le maintien de l’aide du fonds de solidarité pour les entreprises fermées administrativement. Il s’agit de compenser, soit la perte du chiffre d’affaires jusqu’à 10.000 euros, soit 20 % du chiffre d’affaires de référence mensuel de 2019, dans la limite de 200.000 euros. Pour les entreprises du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration ou de l’événementiel, la compensation porte également soit sur la perte du chiffre d’affaires jusqu’à 10.000 euros, soit sur 15% du CA dès lors qu’elles perdent entre 50 et 70% de leur CA. Cette compensation est portée à 20 % du chiffre d’affaires de référence mensuel de 2019 pour celles qui perdent plus de 70% de leur CA. Les aides sont plafonnées à 200.000€.
Une promesse de Jean Castex
La prise en charge pendant la durée du confinement de la totalité de l’activité partielle est maintenue pour l’ensemble des entreprises mahoraises perdant plus de 60 % de chiffre d’affaires par rapport au mois précédent ou à 2019, ainsi que le report de charges fiscales et sociales pour l’ensemble des entreprises mahoraises qui le souhaitent.
S’agissant du Prêt Garanti par l’Etat, qui peut être remboursé à la fin de la première année ou amorti sur 1 à 5 années supplémentaires, le choix de l’amortissement est du ressort de l’entreprise. Elle devra prendre contact avec sa banque pour définir les modalités de remboursement. En outre, les entreprises qui le souhaitent pourront bénéficier d’un différé d’un an supplémentaire pour le remboursement du capital du PGE.
Enfin, elles portent sur l’exonération de cotisations patronales pendant la durée du confinement pour les entreprises des secteurs S1 et S1 bis rencontrant une perte de plus de 50% de chiffre d’affaires ou pour les entreprises fermées administrativement.
Par ailleurs, l’Etat assurera la distribution d’une aide alimentaire d’urgence et d’un accès à l’eau potable pour les populations les plus démunies.
Une réponse interministérielle qui n’est pas sans rappeler la teneur de la réponse du premier ministre Jean Castex au sénateur Thani Mohamed Soilihi, dont nous nous étions fait l’écho, « vos demandes couvrent un large champ » expliquait Jean Castex, « des réunions se sont déjà tenues en interministériel sur le dossier des moyens à allouer à Mayotte. Des décisions vont être prises, avec les ministres des Armées, celui de l’Europe et des Affaires étrangères, de l’Intérieur, le Garde des Sceaux, le ministre de l’Economie et des Finances, et le ministre des Outre-mer. »
A.P-L.