Une démarche autant médicale que citoyenne pour Gilles Halbout qui a eu 50 ans il y a une semaine : « J’espère que ça va donner envie à ceux qui s’interroge encore un peu. Mais je sais que les enseignants sont venus nombreux se faire vacciner ces jours-ci. Je rappelle que tous ceux qui ont plus de 50 ans peuvent le faire, et pour les autres, nous pourrons les inscrire ça et là sur des créneaux où il y aura de la place. »
En tout cas, à 11h, ce n’est pas l’affluence, rapporte un des médecins de la réserve sanitaire : « C’est fluide, un peu trop fluide. On sent encore de la réticence parmi la population, alors que le territoire a été bien mieux loti que d’autres en métropole. Je suis du Sud-Est de la France et je peux vous dire qu’ils sont nombreux sur les listes d’attente. »
Remontant péniblement sa manche – avec un meilleur résultat toutefois que le ministre de la Santé – Gilles Halbout n’a pas cillé pour cette première injection, effectuée par une enseignante de Bandrélé, ancienne infirmière : « En matière d’effets secondaires, il faut faire confiance et donner confiance aux autres, en ne perdant pas de vue que ça ralentit la diffusion de l’épidémie. » Une vaccination à côté de laquelle il a failli passer, « j’ai eu des symptômes de Covid, sans être certain de l’avoir eu », explique-t-il lors du débriefing médical. Finalement, il recevra un feu vert.
Pour accentuer la prévention, tous les établissements scolaires seront dotés dès la rentrée de tests antigéniques. La métropole va adopter les tests salivaires dans les écoles, « ils demandent un temps et une capacité d’analyse assez importante, nous avons besoin de réactivité avant tout. Mais quand tout sera cadré, nous pourrons les adopter. »
Au bout de la continuité pédagogique
Le confinement prévu sur 3 semaines, devrait donc prendre fin ce week-end, les déclarations du préfet à ce sujet sont très attendues, avec un arbitrage autour des capacités hospitalières. S’en suivent deux semaines de vacances scolaires, correspondant aux vacances d’hiver en métropole. Un premier bilan rapide de l’école à la maison grâce à la continuité pédagogique, est meilleur que lors du 1er confinement : « En école primaire, nous avons 5 à 10% de décrochage, contre un tiers en 2020, et dans le secondaire, nous notons deux à trois fois plus de connexions qu’auparavant. Du côté des enseignants, certains sont un peu absents, quand d’autres, au contraire, ont envoyé beaucoup de cours, avec des élèves un peu perdus au final. Il faut réguler tout cela. Mais nous pouvons dire qu’au bout de trois semaines, nous avons atteint la limite de ce que nous pouvions faire en terme de continuité pédagogique. »
Gilles Halbout annonçait les changements de la rentrée. Sur les 3 axes de prévention de diffusion de l’épidémie, le respect des gestes barrière sera encadré par des équipes de services civiques sanitaires, annoncées avant le confinement. Pour contrer le brassage dans le secondaire avec des jeunes qui arrivent des quatre coins de l’île, une proposition porte sur la mise en place de demie-jauges sur tous les niveaux scolaires. Enfin, le 3ème axe continue à porter sur ‘Tester-Isoler-Protéger’.
La présence du variant sud-africain impose de durcir les procédures : « Les règles seront plus strictes avec une fermeture de classe dès que nous enregistrons un seul cas, et non trois comme auparavant ».
Des vacances qui suivent un confinement… le risque de perte des élèves est grand. C’est pourquoi le recteur met en place un dispositif spécifique : « Je viens d’obtenir du ministère l’autorisation de mettre en place des stages de réussite pour les élèves décrocheurs sur la 2ème semaine des vacances. Avec peu d’élèves donc. Etant donné que la plupart des enseignants sont sur place en raison des motifs impérieux, beaucoup vont se porter volontaires. »
Anne Perzo-Lafond