Fini le zébu qui déambule, les cabris qui rendent chèvre ou les meutes entre chien et loup ? C’est en tout cas ce que promet la municipalité de Mtsamboro avec l’inauguration, ce lundi 1er mars, de sa fourrière animale. Comme avec la signature d’une convention avec l’association gueules d’amour.
« Nous sommes parti du constat assez général à Mayotte que les animaux qui circulent librement créent des nuisances, qu’il s’agisse de poubelles renversées, des animaux qui s’introduisent chez les gens ou dans les cultures ou encore des dangers que cela peut créer sur la route », rappelle Ali Alfred Bacar, conseiller technique du maire de Mtsamboro. « Alors, face à cela, les plaintes de nos administrés qui témoignent d’une certaine exaspération, mais aussi parce que cela fait partie de nos obligations légales, nous avons décidé de mettre en place cette fourrière », poursuit le conseiller technique qui voit dans cette action « l’illustration d’une politique qui souhaite remettre de l’ordre et de la tranquillité publique ».
Concrètement, les policiers municipaux feront désormais la traque aux ovins, aux caprins comme aux bovins qui circuleront sans propriétaire. « Nous garderons les animaux dans un enclos prévu à cet effet près de la mairie annexe et le propriétaire devra payer 20 euros par jour de gardiennage. Au bout de 8 jours, si personne n’est venu récupérer l’animal, celui-ci pourra être mis en vente », précise Ali Alfred Bacar.
« Changer les habitudes pour l’intérêt général »
À peu de choses près, la même méthode s’appliquera concernant les chiens et les chats. Ceux-ci seront signalés par les policiers municipaux auprès de l’association Gueules d’amour, laquelle se rendra sur place pour les récupérer et les conduire dans son centre d’Ongoujou. C’est là que les propriétaires pourront venir les récupérer, moyennant paiement du séjour en fourrière. Pas sûr, à entendre le proche du maire, que les premiers concernés fassent toutefois la démarche. « Généralement, les chiens qui traînent circulent avec des bandes de jeunes le soir qui les abandonnent pendant la journée », considère-t-il.
«Jusqu’à présent on avait tendance à dire que c’est normal à Mayotte de voir les animaux comme cela, que ça fait partie de la vie mais la population en a vraiment marre des nuisances que cela peut causer alors nous avons décidé de prendre cette chose au sérieux », fait valoir le conseiller technique, qui espère voir d’autres municipalités prendre le pas sur cette initiative. Car s’il s’agit bien là d’une obligation légale, la création d’une telle fourrière municipale est une première sur l’île. Mamoudzou avait annoncé vouloir en créer une en octobre 2020, et en 2007, une tentative avait été menée à Kawéni. Qui, on le sait du côté de l’équipe municipale, ne fera pas que des heureux. « Mais il ne faut pas croire que l’objectif est de taper sur des personnes qui auront du mal à payer, il s’agit juste de changer les habitudes pour l’intérêt général », précise ainsi le conseiller du maire.
G. M.