Les courbes d’évolutions sont toutes en baisse cette fois, avec une nette accélération depuis le 15 février. D’autant que si les statisticiens affichent avec un sourire un taux d’incidence en baisse de 42% par rapport à mi-février, on sait avec les derniers chiffres de l’ARS Mayotte du week-end, qu’il chute désormais de plus 62%, à 336 pour 100.000 habitants.
Mais Mayotte demeure toujours sur le haut du panier national, puisque le taux d’incidence moyen y est de 220 cas pour 100.000 habitants. La satisfaction vient ce que nous étions en tête des contaminations il y a un mois seulement. C’est désormais Dunkerque et sa région qui a ravi cette place peu enviée avec plus de 1.000 cas pour 100.000 habitants, suivi par les Alpes-Maritimes, 500. A noter le taux d’incidence de 288 en Moselle, où la présence du variant SA (Sud-Africain) est peut-être lié à « la contamination d’un militaire revenant de Mayotte le 24 janvier 2021 avec une réunion de militaires du Grand-Est à Epinal fin janvier », indique le bulletin national de SpF.
Jusqu’à présent, la proportion de présence des variants était donnée à titre estimatif. Ce n’est plus le cas, puisque pour la 1ère fois, sont publiées les deux premières « enquêtes flash » menées par Santé publique France et le laboratoire du centre hospitalier de Mayotte. L’objectif est d’identifier, parmi les prélèvements positifs au COVID-19, d’éventuels cas d’infection aux variants 20I/501Y.V1 (Anglais), 20H/501Y.V2 (Sud-africain) et 20J/501Y.V3 (Brésilien).
De clades en variants, le virus mute
Les résultats des deux premières enquêtes, menées le 1er et le 15 février, font état respectivement de présence à 81,6% et 92,6% des variants dans les prélèvements positifs. Ils sont accusés d’augmenter de 30 à 60% la transmissibilité du virus. Le variant majoritairement incriminé à Mayotte est le sud-africain, mais « des analyses complémentaires sont en cours pour identifier la survenue et la circulation éventuelles de nouveaux variants. »
De nouvelles enquêtes sont en cours pour le 1er mars, et pour le 15 mars prochain.
Autre nouveauté, l’apparition du mot « clade ». « Depuis fin décembre, plusieurs équipes françaises ont observé la ré-émergence de différents variants du clade 19B », note ainsi les statisticiens. Nous avons demandé un éclaircissement que nous a fourni Hassani Youssouf, épidémiologiste à Santé Publique France : « Depuis sa manifestation en décembre 2019 à Wuhan, en Chine, le virus SARS-COV-2, responsable de la COVID-19 a rapidement commencé à subir une mutation. Cela entraine l’apparition de plusieurs clades, qui sont les variations génétiques d’un virus ».
Au gré du temps et de l’évolution de l’épidémie, certains clades se sont affaiblies (19A et B), d’autres ont pris le dessus car plus transmissibles. « D’ailleurs, un nouveau variant de la clade 19 B identifié à Henri Mondor a été également identifié à Mayotte courant janvier 2021 avec 11 cas », mais ce n’est pas un variant qui augmente la transmissibilité du virus.
Toujours sous tension, les hospitalisations sont en légère diminution. Par contre on meurt encore du Covid à Mayotte. Au 4 mars 2021, 125 décès de patients infectés par le SARS-Cov2 ont été répertoriés. Il s’agissait de 95 décès au CHM (dont 40 en réanimation), 13 décès à domicile, 15 décès en milieu hospitalier à La Réunion suite à des évacuations sanitaires et 2 décès sur la voie publique. Il s’agissait de 77 hommes et de 48 femmes.
Consulter le bulletin SPF du 04-03-2021
A.P-L.