Ce lundi 19 avril 2021, l’entrée du collège de M’tsamboro a été bloquée par des parents d’élèves. Un mouvement relayé par une partie des professeurs et personnels qui font part de leurs revendications qui tournent autour de l’insécurité des élèves.
Ils chiffrent les effectifs scolarisés, en hausse constante, et les moyens déployés pour les accompagner. Le nombre d’élèves dans l’établissement est passé de 1.022 en 2015 à 1.451 en 2020, dans un collège construit pour 900. En face, les personnels évoquent une diminution du nombre d’encadrants de Vie scolaire : de 8 postes en 2017 et 2018, contre 7 postes depuis 2019, tableau à l’appui. Division faite, ils indiquent qu’actuellement le taux d’encadrement est de 1 contrat de Vie Scolaire pour 207 élèves, « alors que la moyenne nationale est à 1 pour 89. Les projections pour la rentrée prochaine prévoient une augmentation d’effectif de 100 élèves environ, sans moyens supplémentaires en Vie Scolaire. »
Dans un courrier adressé au ministre Jean-Michel Blanquer et au recteur Gilles Halbout, ils font le lien entre les deux meurtres et le déficit d’encadrement et demande de recruter au moins 8 AED (équivalents temps plein) afin d’arriver à 1 contrat Vie Scolaire pour 100 élèves environ au collège de M’tsamboro.
Evaluer, combler, former
Nous avons contacté le recteur Gilles Halbout, qui reprend ses données sur ce collège classé en REP+. S’il reconnaît que le territoire manque d’AED (Assistants d’Education), il rappelle que ce n’est pas la bonne formule pour Mayotte, et explique que d’autres moyens sont déployés sur ce collège : « Nous avons 19 personnels pour encadrer les élèves, dont des emplois aidés, des adjoints d’administration, des Services civiques, des APS, etc., ainsi que 3 CPE. Quant aux AED, ce sont normalement des étudiants à qui ont propose un encadrement momentané, pour financer leurs études. Un peu comme nos anciens pions. Nous avons observé qu’à Mayotte, lorsqu’ils sont recrutés, ils arrêtent souvent leurs études, un préjudice pour eux car, au terme de leur contrat, ils n’ont plus rien. »
Il s’est donc penché sur le sujet en proposant un plan en 3 étapes : « Il faut évaluer ce que font les 19 personnels détachés à la surveillance des élèves, et quels sont les besoins qui ne sont pas comblés. S’il y a un manque devant l’établissement ou pour accompagner les professeurs d’EPS dans les sorties, il faut cibler le besoin. La police municipale peut être mobilisée par exemple. Ensuite, s’il apparaît que des besoins ne sont pas comblés, alors nous prendrons des mesures. Enfin, cela ne sert à rein de positionner ces personnels s’ils ne sont pas formés, même ceux qui sont actuellement en place. »
A la suite des échanges de la journée, il est apparu que des craintes persistaient chez les élèves sur un retour apaisé en classe, « nous mettons en place des demies-jauges ce qui devrait participer à faire baisser la pression. »
Anne Perzo-Lafond
Toujours en train de mentir ce Recteur et ce prefet!