A la suite du massacre en avril 2020 de 52 jeunes dans un village de la province de Cabo Delgado, au large de laquelle sont positionnées les réserves de gaz de 5.000 milliards de m3, et de l’instabilité qui s’en est suivie, nous nous étions interrogés, « Les investissements gaziers sont-ils compromis par la nouvelle attaque dans la région de Cabo Delgado ? »
Nous avions contacté un expert des forces en présence au Mozambique, qui définissait le conflit armé comme « motivé par des motifs très locaux, notamment ethniques, et qui revêt par ailleurs indéniablement une dimension islamiste ». Il nous avait précisé que Total suspendait le projet et allait « réduire au minimum » son personnel.
Depuis, la Confédération des associations économiques du Mozambique (CTA) a affirmé que Total avait suspendu les contrats avec une société de construction italienne chargée de bâtir un village pour reloger les habitants déplacés par le projet ainsi qu’avec une entreprise publique portugaise chargée de construire un nouvel aéroport.
Total invoque « la force majeure »
Ce lundi 26 avril, un communiqué du géant pétrolier indique que, « Compte tenu de l’évolution de la situation sécuritaire dans le nord de la province du Cabo Delgado au Mozambique, Total confirme le retrait de l’ensemble du personnel du projet Mozambique LNG du site d’Afungi ». Une décision qui invoque « la force majeure », c’est à dire l’existence de conditions exceptionnelles empêchant la tenue d’un chantier, et des contrats afférents.
Notre connaisseur du dossier avait précisé que depuis quelques mois, l’armée était dotée de moyens supplémentaires pour venir à bout de ce conflit au périmètre autant intérieur qu’extérieur, « l’armée est en train d’être restructurée pour mener ce combat et bénéficiera de l’appui de société de sécurité privée et de programmes de formation de pays occidentaux, Etats-Unis en tête ».
En conséquence de quoi ce lundi, Total exprime sa « solidarité avec le gouvernement et la population du Mozambique et souhaite que les actions menées par le gouvernement du Mozambique et ses partenaires régionaux et internationaux permettent de rétablir la sécurité et la stabilité de manière durable dans la province du Cabo Delgado ».
A.P-L.
Ce projet est un danger pour Mayotte. Arrêtons de rentrer dans les histoires de pétrodollar et gaz. Ça attire les terroristes et la guerre !