Parmi les motifs exposés pour la proposition de loi, il y a d’abord le résultat d’une étude réalisée au sein de la classe de CM2. En comparant les jus et les biscuits constituant la collation scolaire, les élèves ont remarqué que les produits importés de Dubaï et de Thaïlande contenaient beaucoup plus de sucre que ceux importés d’Europe. À cela s’est ajouté le problème des emballages de ces produits, qui polluent le lagon.
Ensuite, les élèves ont rappelé que la DAAF, à travers des analyses menées sur des produits alimentaires vendus au bord de la route en 2017 a révélé l’existence d’un taux très élevé (17 fois supérieur à la norme autorisée par l’OMS) de diméthoate (un insecticide interdit en France depuis 2016).
Enfin, les élèves ont soutenu que « l’échec de la préfecture en matière de lutte contre les produits vendus au bord de la route trouve son fondement, d’une part, à l’inaccessibilité des légumes et fruits vendus en grande surface pour leur cherté, et d’autre part à l’essor du démographique qui a entrainé une agriculture intensive sur des terres cultivables provoquant ainsi une accentuation de la culture sur brulis, et une dégradation massive des sols ».
Prenant en compte l’ensemble de ces données, ils ont donc proposé une loi pour réduire l’importation des aliments qui dégradent la santé de la population, tout en favorisant la production locale issue d’une culture bio et sans pesticides, et en rendant les prix accessibles.
L’article 1 vise à insérer une discipline sur l’alimentation durable et équilibrée dans les programmes scolaires. L’article 2 indique que les collectivité devront donner la priorité à des produits durables et favoriser l’accompagnement des producteurs locaux. L’article 3 propose de créer des coopératives et des associations pour mutualiser les efforts de production de produits locaux et ainsi lutter contre leur cherté. L’article 4 implique enfin que des évaluations de ces politiques publiques soient conduites et rendues publiques.
Les élèves ont présenté leur proposition de loi à M. Le recteur, ainsi qu’à M. Mansour Kamardine, Mme Ramlati Ali et à l’adjointe au maire de M’stangamouji en charge de la réussite éducative, avant de les questionner sur ce sujet.
Marine WOLF