L’Histoire de Mayotte en bulles, une BD dédicacée ce samedi à la Maison des livres

« Mayotte, rencontre de peuples et de civilisations » ne revient pas seulement sur la bataille menée pour la départementalisation, mais aussi sur les sultans batailleurs, les chefferies qui ont orienté l’Histoire de Mayotte et les relations avec la métropole. La BD publiée par les éditions du Signe ne se veut pas comme une référence historique incontestable mais comme une diffusion des faits marquants au plus grand nombre.

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Le PDG des éditions du Signe aux côtés du président Soibahadine aux Archives départementales

« C’est la première BD historique de Mayotte. J’avais formulé cette demande il y a quelques années, elle répond à l’axe 5 de la mandature qui veut affirmer l’identité mahoraise par la culture, les sciences, le sport et l’éducation populaire. Je le voulais comme un ouvrage de vulgarisation de l’Histoire générale de Mayotte des origines à nos jours. Cette commande fait suite à la publication portant sur la période de l’esclavage », nous explique Soibahadine Ibrahim Ramadani qui clôt ainsi sa mandature tout en marquant les 10 ans de la départementalisation.

Le choix du Département s’est naturellement porté vers les éditions du Signe qui se sont fait une spécialité de l’Histoire des départements, comme nous le rapporte Christian Riehl, son PDG : « Nous avons déjà publié des BD sur 25 départements français, 20 sont en cours, dans deux ans, nous aurons la collection complète », soit 101 publications, « nul doute que la 101ème va titiller la curiosité des lecteurs ! »

Le sigle actant un passage en réalité augmentée

« Mayotte, rencontre de peuples et de civilisations » commence en 1840, par l’arrivée à Mayotte du futur consul de France à Zanzibar, Vincent Noël, et du Commandant Passot. Le premier échange quelques mots en arabe avec les notables du coin. Puis s’engage un débat sur les primo-arrivants à Mayotte, bantous ou austronésien ? Ces détails, c’est à la collaboration avec les archives départementales que nous les devons, autour d’un récit écrit par l’écrivain Nassur Attoumani. Il le replace dans la bouche du Mzé Younoussa Bamana et de la meneuse de chatouilleuses Zena Mdere, actant une vérité du récit qui ne se veut pour autant pas une référence historique, comme nous l’explique Inssa de Nguizijou Ahamada, responsable de la communication aux archives départementales : « Il y avait parfois débat entre Nassur et moi, je me rangeais à son avis à partir du moment où il avait pris position sur un fait. Ce fut le cas pour Zakia Madi pour laquelle nous avions des points de vue divergents ».

Des compléments interactifs

Sur ce sujet, les éditions du Signe proposent un « plus », comme l’explique Martial Debriffe, Editions du Signe : « Nous proposons une lecture de la BD avec des suppléments en réalité augmentée. Lorsque le sigle du Signe s’affiche dans le récit (LOGO), il suffit d’approcher votre téléphone où vous aurez téléchargé l’application pour déclencher le contenu multimédia ». Une explication détaillée est fournie à la dernière page de l’ouvrage.

La 1ère BD historique sur Mayotte

Les dessins de Yann Sougey-Fils contribuent à la fluidité de la lecture, et on reconnaitra au premier coup de crayon, quatre des auteurs du serment de Sada en 1967, actant la marche vers la départementalisation. La contribution à la fidélité aux langues évoquées, bantou, swahili, malgache, etc., de l’association Shime de Rastami Spelo a été souligné.

La BD a été tirée à 6.000 exemplaires, pour un investissement de 80.000 euros pour le conseil départemental. Pour l’instant, 140 premiers exemplaires sont arrivés sur l’île, la moitié en français et l’autre en shimaore, et feront l’objet d’une séance de dédicace ce samedi 15 mai de 9h à 13h à la Maison des livres. Il sera possible de précommander la BD.

Un autre ouvrage est en préparation, nous confie encore le président du Département, « il sera axé sur les faits qui ont construit l’Histoire de Mayotte, donc plus technique, plus documenté. Cela fait suite à la Conférence des civilisations du canal du Mozambique. Nous en avons confié la réalisation à une équipe scientifique présidée par le président de l’université de Dar-Es-Salam. IL sera disponible d’ici un an ou deux. »

Anne Perzo-Lafond

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