Les autorités sanitaires comoriennes ont bouclé ce lundi 31 mai la première étape de la vaccination de la population contre la Covid-19. Celle-ci avait démarré le 10 avril pour la première injection avant de reprendre le 10 mai dernier pour la deuxième injection des 45.454 personnes jugées prioritaires. « Les objectifs ont été atteints à 94,30%, il y avait encore 1.185 personnes à vacciner d’ici à lundi 31 mai pour atteindre les 100% », avait indiqué, samedi 29 mai, le docteur Issa Ben Iman, coordonnateur de la campagne au niveau de l’île de la Grande-Comores.
C’est le chef de l’Etat comorien, Azali Assoumani, qui avait ouvert le bal de la deuxième phase, le 10 mai dernier, en se faisant revacciner au cours d’une cérémonie officielle, qui avait été organisée pour la circonstance au Palais de Beit-Salam. Des autorités nationales dont le président du parlement, la ministre de la Santé ou encore le chef d’Etat-major de l’armée ont reçu, chacun, sa deuxième injection.
Les Comores disposaient de 100.000 doses de Sinopharm remises gracieusement par la Chine dans le cadre du programme Covax appuyé par l’OMS, facilité par l’Union africaine et soutenu par les grandes puissances du G7. Mais le gouvernement a déjà fait ses commandes propres pour éviter une rupture de stock en pleine campagne. « Il y a des doses commandées car celles offertes par la Chine ont été consommées », avait affirmé, sans donner de chiffres, la ministre de la Santé, Loub Yakout Zaidou, peu après avoir reçu sa deuxième injection.
L’immunité collective est visée
Il s’agit de la première étape d’une longue campagne de vaccination qui doit aboutir à l’immunité collective. Il n’y a aucun calendrier définitif communiqué. Prudentes, et faute de doses suffisantes, les autorités ont d’abord commencé par vacciner 45.454 personnes dont 23.580 à la Grande-Comores, 18.868 à Anjouan et 4006 personnes à Mohéli. Le pays compte vacciner 552.677 personnes, soit 60% de la population, pour assurer une immunité collective.
Le personnel médical, les enseignants, les forces de sécurité et les personnes présentant des comorbidités sont toujours jugées prioritaires dans cette première étape de la campagne de vaccination. Sauf que, au cours de la première phase, de nombreuses personnes n’ayant pas le profil cité se faisaient vacciner dans les 39 sites de vaccination. Les consignes des autorités n’avaient pas été suivies à la lettre. Mais, malgré tout, le Comité national s’est félicité de cette première phase, affirmant avoir enregistré un taux de couverture de « 94,2% du public cible ».
Il s’agit de la première étape de la vaccination de la population aux Comores. Le pays ne dispose pas de doses suffisantes pour lancer la deuxième étape de la vaccination qui doit être ouverte à d’autres cibles. Mais les responsables en charge de la campagne estiment que la deuxième étape pourrait avoir lieu au mois de juillet prochain. « Il y a eu une commande de doses, il y a le mécanisme Covax, nous pouvons lancer la deuxième campagne en juillet », a souligné Dr Issa Ben Iman.
La Covid-19 a été plus ou moins maîtrisé aux Comores depuis la déclaration du premier cas le 30 avril 2020. On ne comptait que 7 décès jusqu’au mois de novembre 2020 et un total de 2954 cas. Mais tout a basculé au mois de décembre quand le variant sud-africain s’abat sur l’île de Mwali avant de se propager dans les autres îles. On comptera 139 morts entre décembre 2020 et février 2021. Le bilan définitif des décès est aujourd’hui de 146 dont 83 à la Grande-Comores, 34 à Anjouan et 29 à Mohéli. On compte 3839 cas cumulés dont 3675 guéris et 18 cas actifs. Et, depuis le 2 mai, il n’y a eu aucun cas de Covid déclaré aux Comores.
De notre correspondant à Moroni A.S. Kemba