Quand les élèves font « bien manger, bien bouger » les mamans de Bandrélé

Les élèves du BTS économie sociale et familiale de Bandrélé ont accompagné pendant deux ans un groupe de 15 mamans de la commune dans le cadre du projet « bien manger, bien bouger à Bandrélé ». Entre cuisine diététique et activité physique des liens profonds et un enrichissement mutuel étaient célébrés à l’heure du bilan ce mercredi.

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C’est avec fierté et une pointe de mélancolie que les mamans de Bandrélé ont reçu leur livre de recettes et une paire de baskets, symboles de leur aventure avec les élèves qui prend fin.

« Merci d’avoir pensé à nous, on ne pense jamais à nous ». Après deux ans de rencontres et d’ateliers avec les élèves du BTS économie sociale et familiale de Bandrélé, l’émotion n’est pas feinte chez les mamans de la commune. Tour à tour, ces quinze femmes en situation de précarité repérées par le CCAS de la la municipalité viennent recevoir des mains du recteur, du proviseur ou des élèves eux-mêmes un livret de recettes diététiques et une paire de baskets. Tout un symbole alors que les étudiants, leurs professeurs et des intervenants en sport ou en nutrition les ont accompagnées dans une transformation de leur quotidien autour du projet « bien manger, bien bouger à Bandrélé », supervisé par l’ARS et la DAAF.

Et c’est peu dire que tous sortent ravis de cette aventure. Du côté des mamans, on en redemande même, assurant que les conseils alimentaires et les exercices physiques sont appliqués au pied de la lettre. « Ce n’était pas forcément facile au début, notamment pour faire changer les habitudes alimentaires mais elles ont très vite adhéré et compris les bienfaits de ces changements », explique dans un sourire Binti Hadia Ali Bacar.

Du « gagnant-gagnant » pour les étudiants et les mamans

À partir d’une analyse des habitudes alimentaires et sportives des participantes, la jeune femme et ses camarades ont ainsi élaboré un programme fait d’ateliers de cuisine, de formations nutritionnelles ou encore de séances de fitness et d’aquagym. Autant de rencontres au cours desquelles « un véritable lien s’est crée au cours d’une belle aventure », se réjouit Karima Kharrat, enseignante dans le BTS. Et si du côté des mamans, on se retrouve pour faire de la marche à pied en dehors des séances, les étudiants n’ont pas été en reste question changement. « Ils ont réussi à constituer une équipe très solidaire et ont énormément gagné en autonomie. C’était vraiment beau de voir l’investissement dont ils ont su faire preuve dans la durée », se félicite encore l’enseignante. Une durée d’autant plus longue que la crise sanitaire est venue chambouler le programme, initialement prévu sur un an.

Les mamans immortalisent le bilan fait par les étudiants. « On a déjà commencé à voir du changement dans nos corps », indiquent celles qui promettent appliquer au pied de la lettre les conseils nutritionnels et sportifs.
Manger moins gras, moins salé, moins sucré et dans les bonnes proportions, c’est possible comme le prouve le livret de recettes traditionnelles proposé par les étudiants en partenariat avec une diététicienne de Rédiab Ylang.
« On a déjà commencé à voir du changement dans nos corps »

« C’est sûr, c’était un très bel exercice pour nous, une grande solidarité s’est créée entre nous et avec les mamans, c’est pour ce genre de choses que j’ai choisi ce BTS », emboîte Binti Hadia. Et côté apprentissage ? « Le gros défi a été de ne plus se positionner en tant qu’enfants ou élèves auprès des mamans mais en tant que professionnels », explique l’étudiante. Restera, aussi, ce sentiment de bonne action : « le retour des mamans montre que c’est possible de changer les mauvaises habitudes et je crois que c’est indispensable ».

« On a déjà commencé à voir du changement dans nos corps, on se sent mieux. Avant on se sentait grosses, on avait du mal à marcher et aujourd’hui on se sent déjà mieux », atteste ainsi une maman, pas avare de remerciements et de compliments à l’égard de toute l’équipe, sans oublier la diéteticienne de Rédiab Ylang, Estelle Bertrand, et le coach sportif de l’association Sport et loisir, Maoulana Bacari. Ce dernier, qui fait d’ailleurs fureur auprès des mamans estime par ailleurs qu’il y a « besoin de ce genre de projets à Mayotte. « On essaie de favoriser le sport santé partout sur le territoire, c’est nécessaire car les habitudes notamment alimentaires ont beaucoup changé ces dernières années », poursuit-il, « ému par ce projet » qui bannit le gras sans manquer de piquant.

Grégoire Mérot

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