Il aurait pu se contenter d’un message sur les réseaux sociaux, mais Mohamed Hamissi, candidat dans le canton de Mamoudzou 2, a opté pour une conférence de presse en bonne et due forme pour s’adresser le plus officiellement possible aux électeurs de son canton.
Sa formation centriste, créée dans la dernière ligne droite avant l’élection, est arrivée 3e au scrutin de dimanche dernier. Une défaite « à quelques voix près » que le candidat malheureux met sur le compte d’une « trahison » au sein de son camp.
Difficile dans ces conditions de recommander tel ou tel candidat aux électeurs qui lui ont fait confiance explique-t-il.
« La lourde trahison »
« On est sollicités par ceux qui sont qualifiés, mais la décision que nous avons prise est que nous n’allons pas donner de consignes de vote pour le second tour » résume Mohamed Hamissi.
Pour expliquer ce choix qui tranche avec l’usage en vigueur, « plusieurs raisons politiques » précise-t-il. « On a lancé notre campagne le 22 avril, on a fait un score plus qu’honorable avec presque 19%, ça veut dire que des gens ont accroché » à ce mouvement qui « n’est pas un parti politique ». « Des gens ont vu en nous une candidature sérieuse, nous ont fait confiance, on ne se voit pas les orienter vers des candidats dont on pourrait ne pas partager le projet politique ». « Nous estimons que notre projet ne correspond pas aux autres projets, on ne souhaite pas s’aligner, c’est un raisonnement de vrai politicien ».
L’autre raison explique le candidat déchu, c’est « la lourde trahison » qui a mis son équipe « dans une situation où ma candidature n’était plus le choix de certains qui nous soutenaient ». Selon lui, c’est sa « personnalité » qui ne passait pas, et il en prend acte.
Pour ces deux raisons, l’ex candidat ne souhaite pas avoir à « justifier le choix d’un candidat ». « On n’a pas la garantie si l’on soutient un candidat que cela ne nous sera pas reproché demain ».
Après avoir reçu des journalistes à Mamoudzou, il sait qu’il prend un certain risque. « Il y a des gens qui diront que j’ai raison, d’autres que je dis des conneries, mais pour nous, c’était une façon de jouer la transparence. Chacun se positionnera ».
Cela tombe bien, c’est justement le but d’un second tour.
Y.D.