Le gouvernement comorien a réceptionné, samedi 26 juin, 200.000 doses de vaccins Sinopharm* acquis sur fonds propres. Le montant de l’opération d’achat est estimé à un milliard de francs comoriens (un peu plus de 2 millions d’euros). Le pays compte acheter d’autres doses de vaccins dans les prochains mois ou bénéficier du mécanisme Covax pour pouvoir atteindre l’immunité collective d’ici la fin de l’année 2021.
À ce jour, seulement 12% de l’objectif cible a été atteint après la première étape de la vaccination lancée en avril dernier. La ministre de la Santé, Loub Yakout Zaidou, espère atteindre 28% des objectifs d’ici au mois d’août. « Avec les nouvelles doses arrivées, nous pouvons vacciner 28% de l’objectif », a-t-elle déclaré à l’aéroport international de Hahaya peu après le déchargement des 200.000 doses.
La deuxième campagne le 14 juillet prochain
Les autorités comoriennes souhaitent vacciner 60% de la population pour se prémunir efficacement de la Covid-19. À part les 18.000 doses d’AstraZeneca livrées à en mars dernier, l’Union des Comores n’a reçu aucune dose venant d’un programme conventionnel de livraisons de vaccins aux pays africains, comme le souhaite l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Les autorités sanitaires annoncent toutefois l’arrivée, ce jeudi 1er juillet, d’un deuxième lot de 100.000 doses du vaccin chinois. Soit un total de 300.000 doses qui auront un effet psychologique chez la population. Les nouvelles doses permettront d’engager la deuxième étape de la vaccination. « Nous lancerons la deuxième campagne le 14 juillet prochain », a confirmé Dr Djabir Ibrahim, responsable de la communication de la Coordination nationale de lutte contre la Covid-19.
Les Comores, pour faire face au Coronavirus, avaient bénéficié des équipements médicaux remis par la Commission de l’Océan indien (Coi) à travers le réseau Sega One Health, financé par la France à travers l’Agence française de développement (Afd) avec l’appui opérationnel de la Plateforme d’intervention régionale de l’Océan indien (PIROI) de la Croix-Rouge française.
On notera parmi ces équipements des lits médicalisés, de médicaments, de masques et divers matériels sanitaires. Certains pays comme les Emirats arabes unis avaient acheminé des aides importantes pour accompagner les autorités comoriennes à lutter contre le virus. Mais seule la Chine a pu envoyer de vaccins aux Comores.
3912 cas, 3745 guéris, 146 décès
Le président Azali Assoumani a plusieurs fois, remercié l’ensemble des partenaires. Mais il n’a cessé de louer la fraternité manifestée par la République populaire de Chine au plus fort de la crise sanitaire. Une équipe médicale chinoise était dépêchée aux Comores pour prêter mains fortes à leurs collègues comoriens. Le président a décoré l’équipe médicale au cours d’une cérémonie solennelle organisée au Palais de Beit-Salam. « C’est dans les moments difficiles qu’on reconnait ses véritables amis », a-t-il souligné.
Grâce aux mesures de restrictions et à la vaccination démarrée le 10 avril et bouclée le 10 mai dernier, le pays tend vers une maîtrise quasi-effective du virus. Le gouvernement a levé certaines restrictions et a autorisé l’organisation des festivités de mariages sous condition de respecter les règles sanitaires avec la participation d’au moins une cinquantaine de personnes. Une mesure difficile à faire respecter dans la pratique.
Les autorités espèrent lever toutes les restrictions après le lancement de la deuxième campagne et autoriser définitivement les cérémonies des grands-mariages interdites depuis un an. « Si tout se passe comme prévu, nous pourrons reprendre une vie normale à partir du mois d’août », avait souligné, il y a deux semaines, le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie.
Le pays a enregistré 3912 cas depuis le 30 avril 2020 dont 3745 guéris et 146 décès. Il n’y avait eu aucun cas enregistré en l’espace de 50 jours, depuis le 3 mai 2021. Mais de nouveaux cas ont été recensés cette fin de mois de juin 2021. « Il y a aujourd’hui 27 juin, 13 nouveaux cas », a précisé le service en charge des statistiques de la Covid-19 au ministère de la Santé.
A.S.Kemba, Moroni
* Le Groupe stratégique consultatif de l’OMS (SAGE) sur la vaccination a approuvé d’urgence en mai dernier l’utilisation de Sinopharm, bien que ce vaccin n’ait « pas encore été évalué dans le contexte de la circulation étendue de variants préoccupants »