Violences conjugales : le 3919 disponible H24 depuis ce lundi

Le numéro vert dédié aux victimes de violences intrafamiliales est mainenant joignable 24h sur 24 annonce la ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes Elisabeth Moreno. Un bond en avant pour ce service menacé selon plusieurs associations de "privatisation" l'année dernière.

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Le service téléphonique est désormais disponible H24 pour être plus adapté aux victimes d'Outre-Mer

C’est une bonne nouvelle pour les Ultramarins. La ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, vient d’annoncer que le 3919 serait désormais joignable sans interruption en dehors des week-ends.

« À partir d’aujourd’hui, le 3919, la plateforme téléphonique d’écoute, d’information et d’orientation des victimes de violences intrafamiliales, est accessible 24h/24 du lundi au vendredi » a tweeté la ministre.

Cette mesure, présentée dans le cadre du grenelle des violences conjugales en 2019, vise à rendre ce numéro vert accessible aux résidents d’outre-mer, jusque là contraints par les horaires métropolitains de ce service. La décision a été actée fin mai d’étendre les horaires de ce service téléphonique. Dès fin août, le 3919 sera également joignable le week-end.

Pour les militants qui luttent contre les violences familiales, ce renforcement du service a de quoi soulager, alors que l’avenir de ce dernier avait suscité des inquiétudes l’année dernière. En effet, anticipant le passage du numéro aux horaires désormais en vigueur, le gouvernement avait annoncé lancer un appel d’offre pour ce service, ce que les associations avaient considéré comme un risque de « privatisation ».

Elisabeth Moreno vient d’officialiser cette mesure attendue depuis près de 30 ans

En novembre 2020, le sénateur Didier Marie prenait position contre cet appel d’offre estimant que « la mise en œuvre d’un marché public pour le 3919 ne semble à ce jour pas justifiée étant donné qu’il n’entre pas dans le champ de la concurrence » puisqu’il appartient non pas à l’Etat mais à la fédération nationale solidarité femmes. De plus, arguait alors le sénateur normand,  « cette ligne nationale est gérée avec professionnalisme et engagement depuis sa création en 1992 par la FNSF en dépit de subventions limitées. Des écoutantes formées issues de 73 associations solidarité femmes se relayent pour apporter soutien et recommandation aux femmes souvent victimes de violences familiales qui appellent le numéro d’urgence ».

Bras de fer autour d’un appel à concurrence

Selon lui, la crise sanitaire et l’augmentation des violences familiales justifiait au contraire de renforcer le service et les associations qui le font vivre. « La période de confinement marquée par une hausse importante du nombre de violences intra familiales se répercutant de fait sur le nombre d’appel au 3919 n’a fait que confirmer l’expertise et la capacité de la FNSF a assurer un dispositif d’intérêt général en lien avec les associations partenaires » plaidait-il dans une question écrite à la ministre.

En décembre, le Premier ministre apportait ses propres arguments en faveur d’un appel d’offre.  » Dès lors que l’État endosse le pilotage et la responsabilité d’un dispositif d’écoute des femmes victimes de violence, qu’il en définit les besoins à satisfaire et les modalités (notamment un fonctionnement 24 heures sur 24, l’accessibilité aux personnes en situation de handicap) et qu’il le financera en totalité, le marché public est le vecteur de l’action » répondait Jean Castex qui contestait toute forme de  « logique mercantile quant à la prise en charge des femmes victimes de violences ».

Finalement le gouvernement a donné un coup de frein en début d’année face à la fronde suscitée par le projet.

Le 25 janvier, Elisabeth Moreno annonçait la suspension de l’appel d’offres, pour le plus grand soulagement de la FNSF. La fédération qui réclamait le passage en horaire continu de sa ligne téléphonique se voit ainsi renforcé dans l’exercice de sa mission.

Cette échelle des violences, permet de mieux se situer et demander de l’aide

Si le numéro 3919 est donc facilité pour les résidents d’outre-mer, d’autres dispositifs existent à Mayotte. Ainsi l’Acfav lutte aussi contre les violences faites aux femmes et assure des missions de sensibilisation d’hébergement d’urgence et de médiation familiale, et le conseil départemental d’accès aux droits, qui avait mis pendant le confinement un numéro de portable de permanence pour les victimes, est aussi source de conseils, au téléphone ou via son site Internet.

Qui appeler ?

NUMERO D’URGENCE : 17 (police ou gendarmerie),

5555 Numéro vert d’urgence accessible depuis un n° SFR ou orange

3919 Numéro vert d’urgence national

02 69 61 91 72 Accueil de jour pour femmes victimes de violences.

Y.D.

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