La cité des Outre-mer, c’est d’abord un projet ambitieux visant à promouvoir, valoriser et faire connaître les multiples cultures qui font la richesse des territoires français d’outre-mer. On imagine aisément que rien que pour Mayotte, un tel outil serait précieux alors que la culture orale tend à s’étioler, et qu’il semble parfois bien difficile depuis la métropole de voir Mayotte au delà de ses difficultés, nombreuses certes, mais qui ne sauraient résumer notre île.
Pour nos confrères de La Première qui s’en faisaient l’écho en début d’année, cette « cité des outre-mer » était un « serpent de mer » qui refaisait surface. De fait, ce projet est régulièrement évoqué depuis plus d’une vingtaine d’années, successivement promis par De hauts dirigeants comme Lionel Jospin en 2002, suivi de Nicolas Sarkozy cinq ans plus tard et François Hollande qui posera même une première pierre en 2017. Projet d’Etat à l’origine, il est devenu promesse électorale municipale quand Anne Hidalgo l’a annoncé lors de sa campagne en 2020.
Finalement début 2021, c’est la Région Ile de France présidée par Valérie Pécresse qui ressuscite le projet, confiant le soin à Patrick Karam « de créer au lycée Lazare Ponticelli à Paris la fameuse Cité des outre-mer, attendue depuis tant d’années par les ultramarins, la maison de la jeunesse et des sports, et si possible un incubateur de start-ups ». Tout un programme.
Dans un communiqué, ce dernier nous informe que la Région a officiellement validé le 21 juillet sa nomination comme « préfigurateur » de cette Cité des outre-mer.
D’initiative nationale à « initiative régionale »
« Le Conseil régional d’Île-de-France, sous l’impulsion de Valérie Pécresse, Présidente de Région, a nommé Patrick Karam pour préfigurer la Cité des Outre-mer » indique le communiqué.
« Lors de la séance du Conseil régional du 21 juillet 2021 et la Commission permanente du 22 juillet 2021, le projet de la future Cité des Outre-mer sera présenté au vote des élus de la Région Île-de-France où Patrick Karam, Vice-président, recevra pour mission de piloter cette ambitieuse initiative régionale.
Attendu depuis plus de 30 ans et après les échecs successifs de l’État et de la Mairie de Paris, la Région concrétisera ce projet au sein de la capitale, dans les locaux de l’actuel lycée Lazare Ponticelli, situé dans le XIIIe arrondissement de Paris.
Avec plus 800 000 Ultramarins vivant et travaillant en Île-de-France, leurs apports culturels, économiques et sportifs sont essentiels et contribuent largement à la réussite de la première région d’Europe. C’est pourquoi Valérie Pécresse et Patrick Karam entendent que ce projet cohabite pleinement avec la Maison des Sports et de la Jeunesse afin d’inciter les projets multipartenariaux dans les 7.400m2 d’espaces communs mis à disposition.
La Cité des Outre-mer entend promouvoir et valoriser les cultures, les arts, les traditions et les coutumes des territoires ultramarins et a pour mission de faire découvrir au plus grand nombre l’excellence de leurs savoir-faire et de leurs savoir-être.
Au-delà de cette promotion, l’ambition régionale est de faire de cette structure une pépinière d’acteurs multiples (associations, entreprises, etc.) dans un environnement propice à la création de projets structurants et innovants pour l’Outre-mer mais aussi pour les Franciliens.
Elle a pour missions :
– d’accueillir toutes les associations ultramarines d’Île-de-France dans un même lieu afin de faciliter les échanges et la concertation ;
– de permettre à certaines de ces associations d’y avoir leur siège ;
– de promouvoir en métropole un nouveau regard sur l’Outre-mer, plus valorisant ;
– de faciliter les échanges et les rencontres pour renforcer la visibilité du monde ultramarin.
Plusieurs services seraient proposés tels que :
– la mise à disposition des ressources nécessaires pour effectuer des travaux de recherche ;
– des études, pour préparer des conférences, des formations, etc. ;
– la mise à disposition de différents espaces de la structure, faciliter les échanges et rencontres pour des évènements culturels, des séminaires d’entreprise, des projets multipartenariaux, etc. ;
– l’appui pour les associations, pour informer, accueillir et orienter les étudiants ultramarins, etc. «
Y.D.