L’hommage spirituel et politique du président du CD à Younoussa Bamana

Un mois et demi après son élection à la tête du Département, c’est sur la tombe du Mze Younoussa Bamana à Kani Be, que s’est recueilli Ben Issa Ousseni.

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Younoussa Bamana, Mayotte
Un hommage en petit comité, mais qui se veut rassembleur

Le conseil départemental nous explique que c’est « en petit comité, en présence de membres de sa famille, de sa veuve, du 1er vice-président Salim Mdere, de la conseillère départementale Rossette Vitta, des maires de Chirongui et de Kani-Keli, du grand cadi de Mayotte », que le président du département a honoré la mémoire par une prière de celui qui est qualifié de « père de la départementalisation ». Président du conseil de circonscription, Younoussa Bamana avait été le 1er préfet de Mayotte en 1975, puis président du Conseil général pendant 27 ans, de 1977 à 2004.

Un geste qui peut donc apparaître comme politique et rassembleur, « Je n’aurais pas imaginé ‘entamer’ mon mandat sans un moment tout simple mais très symbolique vis-à-vis de Younoussa Bamana, dont le parcours politique hors du commun guide chacun de nos pas », a souligné le nouveau président, en le voulant d’une portée « au-delà des rendez-vous anniversaires de la Départementalisation ». « C’est d’abord et avant tout une marque de l’importance de la transmission, du devoir de mémoire, parce qu’on ne construit rien de solide sans des fondations fortes, ces fondations fortes, Younoussa Bamana nous les a léguées en militant inlassablement pour le développement de notre île, de ses institutions, du vivre ensemble de sa population ».

Le mausolée Younoussa Bamana inauguré en 2014

Si feu Younoussa Bamana a constamment milité pour le maintien de Mayotte dans la République française, avec son « nous voulons être département français pour être libre », il l’a fait dans un esprit de concorde avec les autres îles de la région, comme le rappelle le site du CD, « On ne peut pas vivre dans l’océan Indien, éloigné de Madagascar, éloigné des Comores ou de l’Afrique. Nous sommes quatre frères mais doit-on habiter dans la même maison ? » C’est tout cela l’héritage de Bamana.

Un déplacement qui a sans doute aussi comme objectif de fédérer au delà des partis politiques, pour des conseillers généraux qui délibèrent à chaque assemblée sous le regard du patriarche à la nombreuse descendance. C’est, dit d’ailleurs Ben Issa Ousseni, « un hommage modeste comme le fut cet homme qui aimait à vivre parmi les siens dans le partage et dans le lien ».

A.P-L.

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