6,5 tonnes de déchets vont être prélevées pour être analysées. Les « échantillons » de poubelles sont prélevés dans 13 lieux issus de quartiers résidentiels formels et informels, ainsi que de la zone d’activité Nel de Kawéni. Ce sont donc 500 kg de rebus ménager qui sont extrait des camions poubelles de chaque lieu désigné, puis sont triés manuellement selon 13 catégories et 45 sous-catégories sur le site de l’ISDND (Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux) à Dzoumogné.
La campagne de prélèvement a débuté lundi 16 juillet pour se terminer mercredi prochain. Cette opération a pour objectif de mieux connaître la composition des déchets ménagers afin d’optimiser la politique de gestion des déchets.
Changement des modes de consommation
« La caractérisation des ordures ménagères a pour objectif d’identifier les différentes catégories de déchets les composant : déchets recyclables, déchets putrescibles, compostables… et nous permet de constater l’évolution des modes de consommation sur Mayotte depuis 2008, date de la première étude », indique Antoine Courtin de l’ADEME Mayotte par voie de communiqué. Un premier prélèvement a eu lieu en début d’année 2018, pendant la saison humide et permet d’éclairer l’évolution des modes de consommation à Mayotte depuis la première étude, il y a dix ans.
– Plus de 35 % des déchets sont des déchets putrescibles (déchets alimentaires et déchets verts de jardin) contre 61 % en 2008 ;
– près de 15 % des papiers et cartons contre 8 % en 2008 ;
– plus de 10 % des textiles sanitaires (couches, mouchoirs, essuie-tout…) contre 6,3 % en 2008
– près de 12 % des plastiques (bouteilles, barquettes, films, objets…) contre 6,4 % en 2008
L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) constate également une très faible efficacité des collectes sélectives pour l’ensemble des matériaux (verre, plastiques, acier, aluminium). « Ces chiffres provisoires tendent à confirmer l’évolution des modes de consommation mahorais, avec notamment un recours de plus en plus important aux produits de la grande distribution entrainant une augmentation des déchets emballages, et une baisse des bio déchets », précise l’organisme
Les résultats définitifs de l’étude, en saison humide et sèche, seront disponibles au cours du dernier trimestre de l’année.
Ils permettront d’ajuster la politique globale de gestion des déchets au niveau du territoire.
Le coût de l’opération, exceptionnellement pris en charge par l’ADEME et non par les collectivités, est de 80 000 euros.