Seize personnes ont été arrêtées et placées en détention provisoire aux Comores dans l’enquête sur l’agression d’un gendarme durant le scrutin constitutionnel. Le militaire grièvement blessé est toujours hospitalisé à l’Île Maurice, informe aujourd’hui le Quotidien de la Réunion.
Parmi les personnes interpellées figurent une dizaines de membres de l’opposition politique, notamment le secrétaire général, le trésorier et le porte-parole du parti JUWA, accusé par le gouvernement d’avoir commandité l’attaque du bureau de vote.
Faisant fi de toute présomption d’innocence, le procureur de la République avait dénoncé « un projet d’assassinat organisé par des partis politiques pour stopper le référendum ». Plus direct encore, le ministre de l’Intérieur Mohamed Daoud avait quant à lui ciblé le parti d’opposition : « je regrette cet acte ignoble commis par des partisans du parti JUWA (…) nous combattrons le chiisme, j’assume ce que je dis ».
Selon la CRC, parti au pouvoir, « des charges pèsent » contre les personnes interpellées. Ce coup de pression sur l’opposition a motivé le passage en clandestinité de plusieurs opposants, dont deux députés « dissidents de la CRC » selon le Quotidien.
Outre l’enquête judiciaire qui s’impose concernant le gendarme blessé, cette vague d’arrestations et les déclarations qui l’accompagnent posent question quant à l’application de la nouvelle constitution. Sitôt votée, celle-ci semble déjà bafouée.
En effet, le texte* présente bien « l’islam sunnite » comme religion d’état, mais garantit aussi, quelques articles plus bas, la liberté de culte et l’égalité des droits de tous les citoyens. « Combattre le chiisme » comme le promet le ministre de l’Intérieur, est contraire à l’article 21 qui garantit « la liberté de pensée ».
L’article 36 ajoute en outre que « l’opposition politique est reconnue » et « exerce librement ses activités ».
L’ex président Sambi est néanmoins toujours assigné à résidence depuis mai.
Enfin l ‘article 28 promet que « la liberté d’information, de communication et de presse sont garanties », ce qui contraste avec les poursuites engagées contre la journaliste Faïza Soulé, accusé à cause d’un article paru dans Le Monde.
Selon le journal HabarizaComores, l’Union Européenne s’est dite préoccupée des événements récents dans l’archipel et appelle à « un environnement calme et respectueux des droits de l’Homme, notamment la liberté de la presse » et assure l’Union Africaine de son soutien.
Y.D.
*Texte complet de la nouvelle constitution comorienne
601815 765248The electronic cigarette makes use of a battery and a small heating aspect the vaporize the e-liquid. This vapor can then be inhaled and exhaled 911569