« Recruter des contractuels n'est pas nécessairement une mauvaise chose »

Le ministre Jean-Michel Blanquer a rencontré lundi une poignée de contractuels en formation au collège de Doujani. Un établissement où 3/4 des profs sont recrutés sous contrat.

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Le ministre Blanquer avec des contractuels de Doujani

Ils viennent de tous horizons et devant le ministre, se montrent élogieux sur le système des contractuels à Mayotte. En effet pour ces jeunes enseignants, parfois nouveaux arrivants sur le territoire, le vice-rectorat est une aubaine. Dans la salle trop petite pour accueillir toute la délégation, un « référent contractuels » explique au ministre qu’il a un statut créé sur mesure pour faire face aux besoins. Professeur de SVT et conseiller pédagogique, il est chargé d’apporter quelques bases à ses nouveaux collègues. Sur « la pédagogie explicite » ou encore « le plurilinguisme ».
Le plurilinguisme, le ministre s’était déjà exprimé dessus le matin même, lui préférant une « bonne maîtrise des savoirs de base en langue française ». La réalité du terrain est tout autre. Une contractuelle enseignant l’histoire-géographie au collège lui explique avoir recours au shimaoré en classe. « Comme je suis mahoraise, je peux utiliser ma langue maternelle pour aider les élèves à comprendre des notions » précise-t-elle. Une méthode qui n’a pas dû déplaire à sa hiérarchie puisque, arrivée l’année dernière, la jeune femme a été reconduite à son poste.

Des stations de ski aux classes de Doujani

A côté d’elle, un nouveau professeur séduit quant à lui par la facilité du recrutement. Le ministre lui demande son parcours. « Je travaillais en station de ski 6 mois dans l’année, je ne savais pas quoi faire par la suite. Ici, on a rapidement un emploi, ça va vite. Une amie qui vit à Mayotte m’avait dit qu’ici on peut être recruté sans être issu de l’IUFM (institut universitaire de formation des maîtres NDLR). J’enseigne l’anglais, après des études de commerce ». Un parcours a priori peu enclin à déboucher sur l’enseignement donc, mais à Mayotte, c’est possible. « On est dans un cadre où l’on peut s’améliorer et même créer une carrière » conclut le jeune enseignant.
Pour le ministre interrogé sur la pertinence du recours massif aux contractuels, cette porte d’entrée dans l’enseignement, hors concours et formation spécifique est à voir comme une richesse locale. « Le fait qu’il y ait beaucoup de contractuels est lié à la situation spécifique de Mayotte. Recruter des contractuels n’est pas nécessairement une mauvaise chose, il faut tourner le plus positivement la situation ».
Ce matin, les syndicats devaient lui fournir quelques arguments à contre-courant.
Y.D.

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