Les banques ultramarines se portent bien en 2017

Joliment intitulé « Panorama de l’activité bancaire dans les DOM et les collectivités d’outre-mer de la zone euro en 2017 », le dernier bulletin de l’IEDOM devient vite abscons dès qu’on y met deux pieds. Pour en tirer l’essentiel, les banques vont bien, merci ! Enfin, ça, c’était en 2017. Mais pas sûr qu’à Mayotte le conflit social les ait beaucoup perturbées : en tant que grandes frileuses, elles savent se couvrir en cas d’intempéries, particulièrement quand il pleut des créances douteuses.

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Le secteur bancaire va devoir suivre

Tout d’abord, en 2017, le paysage bancaire continue sa mutation, nous dit l’Institut d’Émission des Départements d’Outre-mer (IEDOM), agissant pour la Banque de France. Que ce soit dans les Départements Français d’Amérique (DFA), que sont les Antilles et la Guyane, ou dans l’océan Indien, La Réunion et Mayotte, le profil des établissements bancaires prend peu à peu un look métropolitain, « la quasi-totalité des établissements exclusivement locaux ayant disparu en raison de rapprochements avec de grands groupes bancaires hexagonaux ou internationaux ». Exit la petite BR qui affichait son oiseau bleu au rond point El-Farouk à Kawéni, le rouge écureuil de la Caisse d’Épargne n’en a fait qu’une bouchée. Il s’agit là encore de « la mutualisation des dépenses les plus lourdes comme l’informatique et l’optimisation des organisations ».

Quelques soit le DOM, le niveau d’équipements, en guichets ou distributeurs, reste inférieur à celui de la métropole, on peut même dire que Mayotte doit plomber la tendance. Il faut dire que le nombre de détenteurs de comptes en banque est proportionnellement moins élevé que dans l’Hexagone : 0,89 compte ordinaire par habitant en 2017 en moyenne pour les DCOM, contre 1,25 compte bancaire par habitant en 2017 en métropole.

Sus aux mauvais payeurs

L’IEDOM Mayotte

Avec une « conjoncture économique mitigée dans la zone Antilles-Guyane et plus porteuse à La Réunion et à Mayotte en 2017, le niveau d’activité des banques étudiées augmente de manière soutenue », +5,4 % sur un an dans l’océan Indien, contre -0,3 % en 2016. En raison de davantage de crédits d’investissement octroyés aux entreprises et de dépôts collectés auprès des clients. Les premiers étant plus importants que les seconds dans les banques de l’océan Indien, elles pourraient avoir des difficultés de trésorerie.

Heureusement, dans notre zone, elles ont été moins sujettes aux mauvais payeurs que les autres années : les taux de créances douteuses passent de 6% en 2016 à 5,2% en 2017. Signe sans doute qu’elles prennent peu de risques, mais c’est un autre débat. Et quand elles tombent sur ce type de clients, elles se sont déjà couvertes en amont, avec un niveau de couverture plus élevé que le niveau moyen national.

Enfin, si leur Produit National Brut, leur richesse, est en baisse en raison comme on l’a vu, d’un moindre niveau d’opérations avec la clientèle, le résultat net des banques étudiées s’inscrit en forte hausse, de 18,7 % dans les DFA et de 19,3 % dans l’océan Indien. Et ceci en raison de la baisse des dotations aux provisions pour risques, des dettes probables que pourraient avoir l’entreprise. « Compte tenu de la hausse du résultat net, les indicateurs de rentabilité progressent pour les deux zones », conclut avec bonheur l’IEDOM. (Lire lePanorama_activite_bancaire_dcom_2017-8)

A. P-L.
Lejournaldemayotte.com

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