Au CHM "on est en situation de crise permanente"

La délégation de la commission des lois de l'Assemblée nationale a visité lundi après-midi le centre hospitalier à Mamoudzou. Et découvert la réalité de la "plus grande maternité d'Europe".

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Yaël Braun Pivet et Stéphane Mazars avec le mayeuticien Olivier Moreau

La directrice du CHM Catherine Barbezieux a présenté à la commission des lois de l’Assemblée nationale un CHM sans papier doré. Pourquoi embellir une situation quand on a affaire à ceux qui sont, peut-être bien, les mieux placés pour l’améliorer ?
« On est en situation de crise permanente » assure la responsable du site dans son propos liminaire, avant de laisser les émissaires de l’Assemblée aux mains des praticiens pour leur visite.
Première étape, incontournable, la maternité. Dans une chambre, une dame vient de donner naissance à son 7e enfant. Dans quelques minutes, elle quittera l’établissement. « Trois heures après l’accouchement, si la maman va bien, on la transfère en mibibus à proximité de chez elle » explique une sage-femme. C’est au prix de 24 transferts par jour en moyenne que la maternité du CHM parvient à accueillir les quelque 600 naissances par mois qui y sont supervisées.

La présidente de la commission des lois a constaté un établissement « impressionnant de modernisme, d’organisation et de calme ». Mais un établissement qui « a du mal à recruter ». En maternité, il manque 20 sages-femmes. Et aux urgences, point suivant de la visite, seuls 6 médecins sont titulaires à temps plein, pour 33 postes ouverts. Dans tous les services, c’est la réalité du turn-over.

Au chevet chiffré du CHM

Echange entre la députée et la directrice du CHM

La réalité quand on vient de Paris, c’est aussi celle des chiffres. « 150 passages par jour en ce moment » aux urgences, explique un médecin qui constate que « c’est calme ». En saison des pluies, le rythme est tout autre. La moitié des patients sont des enfants, dont 50% ont moins de 3 ans. 10% des patients accueillis sont en urgence vitale contre « 5 à 6% en métropole ». Quant aux evassan, elles s’organisent au mieux, avec un seul vol par jour en moyenne. Chaque année, 2000 patients sont évacués vers Saint-Denis ou Paris « dont 900 en urgence absolue » note une urgentiste.
Le député Stéphane Mazars, vice-président de la commission des lois, pense tout haut : « Ça pose la question d’avoir un avion dédié ». On ne l’aurait contredit pour rien au monde.
Petit tout à proximité du service de psychiatrie, 10 lits seulement, et où « tout est à faire » selon un médecin. Le CHM présenté aux députés, c’est celui de « l’innovation permanence », celui où « rien n’est jamais vraiment stabilisé ».

Y.D.

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