Fratricide : suivi psychiatrique déficient de la victime faute de moyens

Si Mayotte avait été dotée d’un service de psychiatrie digne de ce nom, l'acte fratricide qui a endeuillé une famille ce mercredi à Bandrélé n’aurait peut-être jamais eu lieu.

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Le CHM de Mamoudzou

Les deux frères, celui de 35 ans qui reconnait avoir porté les coups, et sa victime, étaient suivis pour des troubles psychiatriques. L’auteur des faits a été mis en examen pour meurtre, et écroué à la prison de Majicavo.

L’enquête va apporter un éclairage sur ce qui s’est passé ce matin là à Bandrélé , mais déjà se pose une nouvelle fois la question de la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiatriques à Mayotte. De l’aveu d’un des personnels soignant qui a eu à s’occuper de la victime, il aurait dû bénéficier d’une meilleure prise en charge, « il aurait dû bénéficier d’un service de soins pour pathologies psychiatriques chroniques, mais il n’y a pas de structures adaptées ici. Je pensais même que c’était lui qui allait provoquer un drame. »

L’homme avait été incarcéré, puis, à sa sortie, de nouveau hébergé en service psychiatrie, « mais il avait tendance à se droguer, et c’est dans cet état que je l’ai croisé le week-end précédant le drame » nous rapporte encore ce soignant. L’homme serait sorti « sans avis médical », mais « il n’avait plus de mesure de contraintes ».

Face au manque conséquent de places à Mayotte, puisque depuis des années le service de psychiatrie du CHM ne compte que 10 lits, un partenariat avait été mis en place avec le CHU de La Réunion en 2014, qui devait permettre de former les professionnels et de soigner les patients. Mais dans ce cas précis, un problème administratif n’a pas permis sa prise en charge vers le CHU. La Réunion peut compter dans ce service de 250 lits, il en faudrait donc 30 à Mayotte, rapporté à la taille de la population, soit 3 fois plus.

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

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