Echange culturel entre jeunes de Tsingoni et Sainte-Suzanne : « Nous sommes venus les mains vides, mais nous repartons le cœur gros »

Les voyages forment la jeunesse, dit-on, c’est en tout cas la tête remplie de souvenirs que les 16 jeunes « ambassadeurs santé » ont pris l’avion hier pour rentrer chez eux après avoir passé 6 jours de vacances à La Réunion dans le cadre d’un échange culturel entre les villes de Tsingoni et Sainte-Suzanne à La Réunion.

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Les jeunes « Ambassadeurs santé » de Tsingoni, encadrés par leurs animateurs

« Le CCAS, c’est ma deuxième famille. Après les cours, je vais là-bas, on se retrouve tous. Ça nous évite de trainer dans la rue » Yafrah Ben, 18 ans et élève de terminale L a découvert les activités des ambassadeurs de Mayotte – projet mené par le centre communal d’actions sociales – il y a quelques mois, mais il est déjà conquis. « On fait de la danse, du chant, de la vidéo et des sketchs. Ce qui me plait c’est le partage et l’échange, s’ouvrir et s’enrichir grâce aux autres » expose le jeune-homme, ému de quitter La Réunion après 6 jours intenses.

Encadrés par deux animateurs, ce sont 16 jeunes, de 7 à 18 ans, qui ont fait le déplacement, point d’orgue de plusieurs mois de travail sur le thème de la santé. « Cela fait environ 6 mois que nous avons lancé cette action « ambassadeurs santé » raconte Moussa Nasser, l’un des animateurs. Les jeunes ont reçu la visite d’associations, comme Nariké M’Sada, ont été sensibilisés au sujet de la santé en général. Le travail consiste ensuite à transmettre les messages de prévention de manière ludique, à travers des sketchs, des chansons ou encore des courts-métrages. Pour se faire connaître, les jeunes ont créé une chaîne Youtube « Ambassadeur santé » sur laquelle ils mettent le fruit de leur travail. Accompagnés financièrement par l’ARS, la CSSM et la municipalité, les animateurs initient les jeunes à la vidéo, au montage, à l’écriture de texte et à l’expression scénique.

« Comen il é » le rougail ?

Yafrah a apprécié la découverte d’une autre culture, Ansufdine, plus réservé, a préféré immortaliser les échanges

Ce premier voyage est aussi une fierté pour la petite équipe qui a dû faire face aux méandres administratifs, se soumettre au bon vouloir des élus, mais aussi à l’appréhension des parents de laisser partir leur progéniture une semaine en colonie. Certains n’avaient jamais quitté Mayotte mais l’aventure en aura valu la chandelle. « Nous sommes venus les mains vides, mais nous repartons le cœur gros »

Yafrah ne cache pas son émotion et son enthousiasme : « L’échange avec les autres jeunes c’était vraiment bien. On a partagé nos cultures, ils nous ont préparé du rougail et nous ont fait une démonstration de Maloya, on a appris quelques mots de créole comme « comen il é ? ». Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce qui a le plus marqué le jeune-homme, ce sont les transports en commun « parce que les trajets sont tellement longs, qu’on peut dormir dans le bus ». Mais c’est justement cela qui fait la richesse des échanges et des voyages, des découvertes surprenantes, qui sortent ces enfants de leurs milieux et chamboulent leurs repères.

La logistique était parfois complexe pour les animateurs, mais, comme à Mayotte, les plus âgés ont veillé sur les plus jeunes

Les jeunes ont prévu de garder contact avec leurs homologues réunionnais, pour beaucoup devenus amis. Dès la rentrée, ils vont plancher sur le reportage qu’ils ont tourné pour leur chaîne Youtube, tout au long de leur séjour, depuis leur départ de Miréréni jusqu’à leur retour. En parallèle, le séjour des adolescents de La Réunion s’organise, il devrait avoir lieu en 2019 et Yafrah n’a pas de doutes « ils vont être très surpris quand ils vont voir Mayotte, car ça n’a rien à voir avec La Réunion ! »

M.C.

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