Education, une intersyndicale "inédite depuis 2011"

Tous les syndicats réunis sous un même mot d'ordre devant le vice-rectorat, l'heure est à l'action commune, contre les suppressions de poste au niveau national, mais surtout pour des revendications propres à Mayotte.

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Henri Nouri (SNES) salue une mobilisation intersyndicale inédite "depuis 2011"

« Ah tu es à Sud ? Moi je suis à la CGT ». Avant le départ du cortège des manifestants du monde de l’enseignement ce lundi matin, l’ambiance se prêtait à la rencontre entre militant des différentes formations syndicales. Oubliées les dissensions qui avaient éclaté notamment pendant les barrages. Finies les manifs séparées d’une semaine. Un manifestant portait même une chasuble FSU et un chapeau CGT Educ’Action. Tout un symbole.
« Le grand changement, c’est l’unité intersyndicale », confirme Quentin Sedes, de la CGT Educ’Action qui souligne que « tous les syndicats sont réunis sur la même plate-forme revendicative ». Pour son homologue du SNES FSU Henri Nouri, cette mobilisation commune est « une première depuis 2011 ».

L’intersyndicale jusque dans la tenue vestimentaire

Sur les revendications, il y a les  thématiques nationales bien sur. « Emmanuel Macron a annoncé 120 000 suppressions de postes, on voit bien qu’il est en train d’embrayer » clame Quentin Sedes au micro. Toutefois explique-t-il, « au niveau de Mayotte, on a décidé de mettre en avant les revendications locales ».
D’abord, l’intersyndicale réclame « un choc d’investissement public, on souhaite dans l’intérêt des élèves la mise en oeuvre rapide d’un plan pluriannuel de constructions scolaires, des créations de poste et le passage en REP+ (réseau d’éducation prioritaire) de tout le département. Le but est de faire baisser le nombre d’élèves par classe et par établissement. »
Ensuite il y a les mesures d’attractivité et « un changement de politique vis à vis des contractuels, avec des titularisations et une gestion plus humaine et plus efficace des ressources humaines ». Parmi les demandes, des versements plus rapides des salaires, qui se font attendre pour les nouvelles recrues, et un traitement plus rapide aussi des dossiers de fin de contrat pour s’inscrire à Pôle emploi en juin.

Quentin Sedes, pour la CGT EducAction, résume la plate forme revendicative commune

Parmi les mesures les plus importantes soulevées par les syndicats, « des mesures de justice pour le personnel, notamment avec la reprise de l’ancienneté de service (AGS) ». L’intersyndicale réclame que les ex-agents de la collectivité départementale devenus fonctionnaires avec la départementalisation voient reconnue leur ancienneté professionnelle au début de leur carrière, un thème récurrent dans plusieurs administrations.
Ensuite, il y a des revendications sur le traitement de la maladie au sein du vice-rectoral. « Les collègues en longue maladie ou contraints de se soigner hors du département, pour un cancer par exemple, perdent leur indexation, déplore Quentin Sedes. Pour eux c’est la double peine ». Enfin tous réclament « l’alignement des prestations familiales sur les autres départements ».

Autre ministère, mêmes inquiétudes, des profs de Coconi ont rejoint le mouvement

Les manifestants ont reçu devant le vice-rectorat le renfort d’une demi douzaine d’agents du lycée agricole de Coconi qui, quoique dépendant lui du ministère de l’agriculture, est aussi venu « demander des moyens, sur le droit de retrait on a eu des engagements mais on rencontre des problématiques identiques » souligne un enseignant qui précise être venu soutenir « des revendications globales ».
Une rencontre avec le vice-recteur était annoncée à 11 heures après un cortège décidé en dernière minute dans les rues de Mamoudzou.

Y.D.

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