13 médaillés en karaté : les raisons d’un succès

Le comité Départemental de Karaté revient victorieux de New-York. Et la délégation n’était pas une des plus nombreuses. A encourager.

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La délégation de karatéka félicitée lors d'une réception au conseil départemental

Avec 13 médailles, 5 en or, 5 d’argent et 3 de bronze, la délégation de karatéka a donc brillé à l’Open International de New York le 10 mars, d’autant plus qu’elle a été la plus médaillée. « Et nous avons présenté 19 jeunes, quand La Réunion alignait 50 combattants », glisse Ahamada Tostao, Président du Comité karaté, par ailleurs 1er dan (ceinture noire). Colliers de fleurs et chants les attendaient à leur descente d’avion, avant une réception au conseil départemental.

Le karaté est considéré autant comme un sport de combat que comme un art de vivre, basé sur la maîtrise du corps et de l’esprit. « Tout est dans le contrôle de soi, et dans le partage des valeurs du karaté », nous explique Mohamed Tostao. Où l’on retrouve l’honneur, le courage, la bienveillance, la droiture, le respect.

C’est notamment ce qui plaît au jeune Abdelwassion Assadi, 14 ans, qui combat dans la catégorie cadet. Tout fier d’arborer sa médaille d’or : «  Je pratique depuis 2 ans seulement. J’aime le karaté parce que ça me fait monter l’adrénaline ! Et j’aime la recherche du contrôle de soi, j’ai un caractère qui me permet d’y arriver facilement. » Un Open de New York qu’il a jugé « de haut-niveau ». Si sa maman qui l’accompagne ce jeudi n’a pu aller là-bas, elle a tout suivi sur Facebook : « Une maman s’était dévouée pour tout filmer, et quand il a remporté sa médaille d’or, il était 23 heures, mais j’ai réveillé toute la maison tellement j’étais fière ! »

25 ceintures noires de karaté à Mayotte

Bourhane Allaoui, et Ahamada Tostao, qui mettait l’accent sur la formation des cadres

Cette participation des parents, c’est une des clefs du succès, estime Bourhane Allaoui, conseiller départemental : « Nous ne les aidons pas plus que d’autres sports, mais cette ligue de karaté est très structurée, et on a les parents derrière qui poussent. Par comparaison, dans les sports collectifs, les enfants sont davantage livrés à eux-mêmes. »

L’accompagnement du conseil départemental, Tostao s’en est félicité lors de son discours. Nous l’avons interrogé à ce propos : « Nous avons reçu 48.000 euros sur la saison 2017-2018. Cela nous a permis de former des cadres, et ce, malgré notre jeunesse puisque nous n’existons que depuis 3 ans. J’espère qu’ils vont continuer à nous accompagner. Ce sont désormais 25 « premier dan », donc des ceintures noires, qui ont reçu à Mayotte une formation fédérale. Et chaque année, des experts fédéraux de 7ème et 8ème dan, viennent pour instiller les bases et les valeurs du karaté. » Ils viennent aussi pour inciter à participer aux compétitions nationales, « générateurs de bons résultats et de sélections ».

Un jeune notamment est en excellence au CREPS de Dijon, Joackim Tavanday, nous lui avions consacré un sujet, « il a fini 1er aux compétions interligue de la région Auvergne-Rhône-Alpes ».

Abdelwassion, un des médaillés d’or, avec sa maman

Formation de cadres qualifiés et accompagnement des parents, deux jambes à qui il ne manque plus que des infrastructures adaptées, pour un jeune Comité qui progresse très vite. « L’objectif est de continuer à former des cadres pour amener les jeunes vers l’excellence. »

Le voyage à New York était une première pour ces jeunes et les adultes accompagnants, inoubliable pour Abdelwassion Assadi : « Nous avons visité Manhattan, Time Square, le pont de Brooklyn… C’est vraiment beau et immense. J’y retournerai bien ! »

Anne Perzo-Lafond

3 Commentaires

  1. Ça serait bien que d’autres sports bénéficient de subventions pour les déplacements des jeunes dans des compétitions déjà juste nationales comme des championnats de France je pense aux jeunes boxeurs de plusieurs clubs de l’île dont les clubs ont difficilement financé le départs de quelques sportifs avec des fonds privés … laissant les autres petits champions sur l’île faute de moyens.

  2. De toute façon ces élus encouragent après un succès. Mais avant il n’y a toujours personne. Quand on voit les grandes infrastructures sportives qui manquent sur cette île. Ce n’est juste possible.

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