Crédit recherche et développement, un levier méconnu pour l’économie mahoraise

L'innovation au sein des entreprises bénéficie d'aides de l'Etat, sous forme de crédits d'impôts. Ces crédits dits de recherche et développement sont peu utilisés en outre-mer, alors qu'ils pourraient financer des produits locaux et exportables.

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Presque toutes les entreprises de Mayotte sont éligibles

Crédit recherche et développement (CRD), Crédit innovation recherche (CIR), des « mesures liées » au nom barbare qui parlent à peu d’entrepreneurs à Mayotte, si on en croit les invités de la matinale organisée ce vendredi dans les locaux de la CCI.
Ces deux dispositifs ont pourtant toute leur importance. D’un budget global de 6 milliards d’euros pour l’Etat à l’échelle nationale, ils sont destinés aux entreprises qui innovent et investissent dans la recherche en vue de sortie des produits innovants, plus performants ou plus écologiques. « Si une entreprise veut lancer un nouveau produit sur le marché mais rencontre un verrou technique ou scientifique, on peut se trouver dans un projet de recherche et développement » explique Nakié Paré, consultante chez DL développement, qui organisait la matinale avec le GEMTIC, groupement d’entreprises mahoraises des technologies de l’information.

Nakié Paré est venue de La Réunion pour informer les entreprises mahoraises sur ces aides

Les dispositifs sont d’autant plus intéressants qu’ils ne réclament aucune obligation de résultat, seule compte l’intention d’innover.
Mais alors quel intérêt revêt cette réunion d’information pour Mayotte ? De prime abord, il semble limité. « Quand on est comme à Mayotte sur du développement économique qui vise des besoins de base, on est assez loin de la recherche et du développement » indique la conférencière. Mais ces mêmes besoins ainsi que les compétences propres au département ouvrent des voies possibles d’innovations éligibles. « Ca peut être des entreprises qui, au sein de la société mahoraise, peuvent avoir à s’adapter pour faire face aux différences d’avec le reste du pays » explique-t-elle en substance. Le grand « classique » selon elle, c’est l’agroalimentaire. « On peut ainsi valoriser un produit qui n’existe pas en métropole ».

Une prise en charge partielle, sous forme de crédit d’impôt remboursable

Par exemple, on pourrait imaginer financer de la recherche sur des produits dérivés du manioc ou du fruit à pain, comme cela se fait déjà avec le moringa. Il peut aussi s’agir du développement d’une application mobile répondant à un besoin spécifique et nécessitant une technologie de codage qui n’existe pas encore par ailleurs.
De quoi créer une économie de niche, exportable et potentiellement bénéfique à tout le territoire.
Pour s’informer sur ces aides, des conditions d’obtention aux spécificités de chacun des dispositifs, le site du Gemtic relaye le diaporama de DL Développement.

Y.D.

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