Le proc?s de la ?profanation? de la mosqu?e de Labattoir a ?t? renvoy? au mois de septembre. Les parties civiles ont obtenu que les trois pr?venus soient pr?sents pour cette nouvelle audience.
C??tait une demande r?currente des parties civiles,?les associations de la mosqu?e du vendredi et « Ikiwani Mouslimina » ainsi que la mairie de Labattoir. Elles souhaitaient que les trois pr?venus dans l?affaire de la ?profanation? de la mosqu?e? de Labattoir s?expliquent sur leurs actes ? la barre du tribunal. Ce matin, pour la deuxi?me audience de ce proc?s tr?s attendu, seul l?un des protagonistes avait fait le d?placement depuis la M?tropole.
Les pr?venus n?avaient, en effet, pas l?obligation de compara?tre, ?un cadeau qui leur a ?t? fait? d?nonce Me Larifou avocat de la partie civile, ?un manque de courage?, ?une nouvelle agression? rajoute Me Ahamada. ?Une insulte aux Mahorais mais aussi aux institutions r?publicaines?, compl?te Me Chakrina, avocat de la Mairie de Labattoir, ?galement partie civile dans ce dossier. ?Appliquer la loi, ce n?est pas faire des cadeaux », leur r?pond le Procureur Joel Garrigue. Le tribunal va donc leur donner raison.
?Une pr?venue conteste une partie de la mat?rialit? des faits et il n?y a pas de danger particulier, en tout cas aujourd?hui, qui mette en cause la s?curit? des pr?venus?, a not? le Pr?sident Ballu pour justifier sa d?cision. ?Les pr?venus ont menti ? plusieurs reprises dans cette affaire. Le tribunal souhaite qu?une confrontation ait lieu?, a poursuivi le Pr?sident. L?affaire sera donc jug?e le 17 septembre prochain, avec, normalement, l?ensemble des protagonistes.
Mayotte ?crit le droit fran?ais
Plus t?t, d?s le d?but de l?audience, le Pr?sident Ballu a tenu ? faire une pr?sentation de l?affaire avant que les d?bats ne d?butent. Il souhaite ?une audience d?apaisement plus que d?affrontement des uns et des autres. Je m?attends ? ce que les d?bats se d?roulent avec le plus de s?r?nit? et de dignit? dans une affaire d?licate sur le plan juridique, car le droit fran?ais ne reconnait pas le d?lit de blasph?me.?
Les faits, rappelons-le, se sont d?roul?s au premier janvier de cette ann?e ? 4h45. On reproche aux trois pr?venus, ? l?issue d?une soir?e arros?e, d?avoir d?pos? une t?te de cochon devant la mosqu?e du vendredi de Labattoir portant ?atteinte ? la cohabitation harmonieuse entre les diff?rentes communaut?s?, selon les mots du Pr?sident. Les pr?venus sont poursuivis pour ?provocation non publique ? la discrimination en raison de l?origine, l?ethnie ou la religion?, une qualification qui rel?ve du droit de la presse.
Pour un tribunal, juger ces faits est une grande premi?re rel?ve le juge car ?aucune juridiction fran?aise n?a eu ? se prononcer sur cette qualification juridique?, les auteurs de tels actes n??tant habituellement pas appr?hend?s. ?Mayotte et Mamoudzou vont ?tre les premiers ? ?crire le droit. Nous allons nous attacher ? le faire au mieux des int?r?ts des uns et des autres.? Ce sera donc en septembre.
Le lieutenant-colonel jug? ? La R?union
En plus de la pr?sence des pr?venus, les parties civiles voulaient obtenir un compl?ment d?enqu?te pour que l?ensemble des personnes pr?sentes ? la fameuse soir?e soient identifi?es. ?Les 21 personnes pr?sentes ont ?t? entendues?, font valoir Me Chauvin et Me Pinelli, les avocats de la d?fense. Sur ce point, les parties civiles n?obtiendront pas ce qu?elles souhaitaient.
Enfin, dernier volet li? ? l?affaire, les faits de dissimilation reproch?s ? un lieutenant-colonel ?qui a eu connaissance des faits et qui a fait le choix de se taire et de demander aux gendarmes de se taire dans une sorte d?omerta?, selon les mots du Procureur. Ils seront jug?s ? Saint-Denis de La R?union, seul tribunal de la r?gion en mesure de se prononcer sur ces faits.
RR