Sur une île où les manques sont nombreux, la culture, et notamment la professionnalisation des artistes passe soit au second plan, soit est totalement escamotée par d’autres priorités. Se sentant démunis face à une direction départementale de la Culture qui proposait peu de solutions, les acteurs du secteur s’étaient réunis en Collectif des Arts confondus.
En octobre 2018, ils avaient déjà frappé un premier coup en proposant des pistes de professionnalisation des artistes à Mayotte. Avec la présentation du Centre de Formation des Musiciens Intervenants (CFMI) de l’Université de Poitiers, qui couvre également les outre-mer.
Seulement deux musiciens mahorais sont titulaires d’un DUMI, un Diplôme Universitaire de Musicien décroché au CFMI, Alpha Dine et Abou Chihabi. « Sa finalité est de permettre de mettre en place des pratiques artistiques dans n’importe quel lieu, les écoles, les maisons de retraite, les associations. Mais il faut déjà posséder des compétences musicales », expliquait alors Christophe Vuillemin, directeur du CFMI de Poitiers.
Il revient à Mayotte pour une semaine, du 8 au 13 juin. Au cours d’une matinée d’information le samedi 8 juin de 9h à 12hà la bibliothèque de Pamandzi, il présentera la formation, le diplôme DUMI, les emplois, les employeurs et les financements.
Jouer sa partition sans anicroche
Sont concernées, les collectivités, notamment les communes, qui souhaitent mettre en œuvre des actions culturelles, les musiciens qui envisagent de vivre de leur métier, et qui peuvent ainsi préparer un diplôme Bac+3, ou toute personne souhaitant avoir des informations.
Les musiciens qui souhaitent tester leurs compétences et se préparer aux épreuves d’admissibilité doivent envoyer avant le 28 mai à christophe.vuillemin@univ-poitiers.fr: un chant traditionnel de Mayotte de son choix, une chanson française de son choix, et un extrait musical de son choix.
Un stage de préparation au chant, jeu instrumental, écoutes, inventions musicales, se tiendra les dimanche 9 et lundi 10 juin de 9h à 17h à la bibliothèque de Pamandzi.
Et dans la foulée, le mercredi 12 juin, un passage des six épreuves d’admissibilité au CFMI :
– Mini concert de 20 minutes : 2 pièces instrumentales de styles différents – 2 pièces vocales accompagnées personnellement.
– Mémorisation : Ecoute d’un morceau peu connu et restitution en 10 minutes
– Déchiffrage d’une partition
– Commentaire d’écoute (sensoriel, matière, sens…) : rédactionnel en 2h, environ 2 pages
– Improvisation : Travail collectif sur 1h30 à partir d’une pièce musicale. Restitution de 5 minutes
– 6. Entretien individuel de 30 minutes à l’issue.
Merci de Confirmer votre participation à musiqueamayotte@wanadoo.fr
Rappelons que notamment à la suite des interventions du CFMI, la Nouvelle Calédonie s’est dotée du centre culturel Jean-Marie Tjibaou, mais aussi grâce à un accompagnement financier fort du territoire. Un diplôme local spécifique aux musiciens kanaks d’équivalent Bac pro a été mis sur pied. Une culture traditionnelle qui s’inscrit dans la modernité… comme à Mayotte.
A.P-L.