Quelle galère ! Lorsque le 27 février dernier, Françoise se rend à l’aéroport Charles de Gaulle, elle n’imagine pas combien son vol sera épique. Le décollage pour Mayotte, où elle devait passer 10 jours de vacances, est prévu à 20h25. L’appareil quitte le tarmac en temps et en heure. « Mais en arrivant au dessus de la Sicile, on a fait demi-tour en raison d’un problème technique » explique-t-elle. Quatre heures plus tard, elle prévient ses proches qu’elle est de retour à Paris. A trois heures du matin, elle est à l’hôtel. La compagnie Air Austral annonce un départ à 20h30 le lendemain, le 28 févier avec XL Airways cette fois. Mais en arrivant sur place, nouvel imprévu. « En réalité on a décollé à 23h30 » relate la cliente désabusée. D’autant plus que le vol, initialement prévu en direct, passe cette fois par La Réunion. « On devait donc repartir de Saint-Denis pour Mayotte le 1er mars à 10h50, mais comme on avait du retard au décollage, on est partis de La Réunion à 13h50 ». Françoise est donc arrivée à destination le 1er mars à 15h55, avec 32 heures de retard sur le planning initial. A son retour de vacances, elle envoie un courrier recommandé à Air Austral pour réclamer une compensation financière. « Mon accusé réception date du 23 mars, depuis aucune nouvelle, je n’ai eu aucune explication, que l’attestation de retard avec pour motif, contrainte d’exploitation » regrette-t-elle.
Une nouvelle association d’usagers
Faute de réponse de la compagnie, Françoise a été la première à appeler la nouvelle association, l’AUTAM, créée le matin-même dans les locaux de la permanence de Mansour Kamardine. C’est Kris Kordjee qui a été élue présidente de cette structure, même si c’est le député LR qui en a impulsé la création. « Nous sommes confrontés depuis des années à des difficultés dans nos relations avec le transport aérien à Mayotte, explique ce dernier, c’est lié au fait que la concurrence n’est pas assez ouverte et à des problèmes techniques comme la longueur de la piste » poursuit-il, dénonçant « tout ce qu’on peut avoir de détestable dans les monopoles où il n’y a pas de contre pouvoir ».
Pour le député, « nous n’améliorerons jamais nos relations avec les transporteurs si nous n’avons pas la possibilité de faire respecter les droits des usagers ».
L’association Autam se veut donc un lieu de conseils techniques pour les usagers. « On ne vise pas une compagnie, prévient Mansour Kamardine, j’aime beaucoup Air Austral qui fait un travail extraordinaire, mais ce n’est pas parce que c’est la compagnie historique qu’il faut lui laisser faire n’importe quoi. Ce n’est pas une défiance envers Air Austral mais une exigence de respect des uns et des autres ».
L’association nouvellement créée a fixé une cotisation à 20€ par an, sa « hotline » est pour l’instant la même que celle du député : 0269 61 72 42.
« Tous ceux qui ont été lésés peuvent venir ici et avoir une assistance technique pour leur demande d’indemnisation » assure Mansour Kamardine.
Françoise dit avoir été « très bien reçue » au téléphone. Sur l’absence de réponse de la compagnie, « on m’a dit que je n’étais pas la seule, car des gens n’ont pas de réponse depuis 2018 » assure-t-elle. Le secrétariat du député lui a redonné les liens vers la page de réclamation d’Air Austral, mais aussi le mail de Mansour Kamardine pour toute question. Ainsi orientée, elle devrait relancer une dernière fois la compagnie avant de chercher une assistante extérieure.
Y.D.