Les pompiers en grève ne se sentent « pas écoutés », leur présidente non plus

Ce mercredi, une quarantaine de pompiers manifestaient à Mamoudzou entre Kawéni et la place de la République. De quoi donner une visibilité à un mouvement qui se plaint de n'être pas entendu.

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Une quarantaine de pompiers a remonté la nationale entre Kawéni et la place de la République

« Directeur sourd, présidente aveugle ». La banderole des pompiers qui manifestaient ce mercredi matin est sans équivoque quant au ressenti des grévistes, alors que le mouvement dure depuis plus d’un mois. « On ne se sent pas écoutés sur un certain nombre de revendications qui durent depuis 2011, et le nouveau directeur n’en fait qu’à sa tête » commente Kassim Faissal, représentant FO des sapeurs-pompiers volontaires. De la mutuelle pour les professionnels à la médaille pour les volontaires avec 15 années de service, ces soldats du feu réclament des choses « que les pompiers ont en métropole, mais ici on nous dit que ce n’est pas obligatoire ».

Kassim Faissal estime que les volontaires manquent de reconnaissance dans leur travail

Pour ce délégué, les volontaires réclament aussi « plus de reconnaissance, sans les sapeurs-pompiers volontaires, les pompiers n’existeraient pas ».

Il dénonce aussi des manques de moyens chroniques. Selon lui, « à Kawéni où je travaille, on devrait être 17 pompiers et on est que 13. Du coup quand un camion part, l’autre doit rester. Et si un feu nécessite deux camions, un seul y va. »

Cette action fait suite à plusieurs échanges et rencontres entre les représentants syndicaux et les responsables du SDIS 976. Le 6 juin notamment, un communiqué faisait déjà état de la demande de mutuelle, assurant que cette revendication pourrait être satisfaite au premier janvier 2020.

Un point de crispation demeurait, sur l’IAT, indemnité d’administration et de technicité, préalable pour l’intersyndicale en vue d’un « protocole de fin de conflit », une demande refusée « d’où l’échec des négociations » écrivait l’intersyndicale le 7 juin.

« Ils ne veulent rien entendre »

Chacun accuse l’autre de ne pas écouter

Du côté de la présidence du SDIS, c’est le discours inverse qui est tenu. Pour Moinecha Soumaïla, « la totalité des points de revendication a été entendue, on a fait des propositions sur ce qu’on pouvait faire. Toutes les demandes sont accordées, mais il faut du temps » argue-t-elle.

La présidente du SDIS confirme aussi ce point de blocage qu’est l’IAT, mais nie l’avoir refusé. « Cette indemnité réclame un engagement financier fort, qui nous demande d’augmenter la masse salariale. C’est compliqué quand la chambre régionale des comptes, les communes et le Département nous demandent de baisser les charges. On leur a fait comprendre mais ils ne veulent rien entendre. »

Moinecha Soumaïla affirme aussi avoir donné une réponse positive à cette demande. « J’ai proposé de mettre ça en place en juillet de l’année prochaine, le temps de voir avec les élus comment on peut faire sans augmenter les cotisations des communes, mais ils ne veulent pas. Le conflit est là ».
A un an des municipales, la présidente dénonce aussi « du chantage et des menaces » et fait état d’une « manipulation pour me forcer à accepter ce point-là. Ce qui me désole conclut-elle, c’est qu’il n’y a pas de respect, on peut revendiquer tout en étant respectueux. »

Y.D.

 

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