Le préfet, Dominique Sorain, était désolé au moment de présenter les chiffres de la délinquance le 19 juillet : « Avec les deux décès intervenus le 18 juillet à Mtsamoudou, nous pouvons dire que nous en sommes à 8 morts sur les routes depuis le 1er janvier 2019. » Un constat d’autant plus douloureux que l’an dernier il n’y a eu qu’un seul décès sur la même période.
Des causes multiples
Le nombre total d’accidents de la route a pourtant baissé de près de 9% cette année. Il en va de même pour les accidents graves, qui ont diminué de 24% par rapport à 2017. « Il faut encore faire des analyses pour dégager des explications, observe Etienne Guillet, le directeur de cabinet du préfet. De manière générale les personnes touchées dans les accidents sont surtout des piétons et les deux roues. »
En cause, le manque de trottoirs et la très forte concentration de piétons au bord des routes de Mayotte. « Nous avons encore un certain nombre de routes sur le territoire où il n’y a pas de protections particulières pour les piétons. » Mais de gros efforts ont été engagés par l’État et le conseil départemental. Celui-ci a investi 17 millions d’euros dans les infrastructures routières cette année, dont 5 millions dédiés particulièrement à l’aménagement des trottoirs. En comparaison, le conseil départemental a investi 12 millions d’euros pour la rénovation des routes l’an dernier, et 5 millions l’année précédente.
Par ailleurs, l’attitude des usagers et aussi mise en cause par le directeur de cabinet du préfet. « Dans les accidents, on se rend compte que l’on a souvent affaire à des comportements et des véhicules non respectueux des usages de sécurité. » Ainsi, il arrive souvent de voir des taxis qui n’ont pas de ceinture de sécurité pour leurs passagers ou encore des scooters passer sans précaution sur la file d’en face pour doubler. « Nombre d’usagers roulent sans assurance, avec des pneus lisses ou des véhicules qui n’ont pas effectué leur contrôle technique », poursuit Etienne Guillet.
Des profils de victimes qui évoluent
Le chef de service infrastructure et transports de la DEAL, Jean-Michel Lehay, suit attentivement l’évolution de la nature des accidents. Il fait une observation étonnante : La rénovation des routes a entraîné beaucoup de blessés légers chez les piétons. « Cette situation concerne surtout les plus âgés. Ils avaient l’habitude de traverser sur des routes en mauvais état où les conducteurs ne pouvaient pas rouler vite. Certaines portions ont été rénovées, mais eux continuent de traverser sans faire attention. »
Il observe également une évolution du profil des victimes. Une grande partie des accidents graves résultent d’une sortie de route. Les victimes sont souvent des jeunes en 18 et 34 ans, qui roulent le week-end entre 21h et 2H du matin. « En somme, les fêtards sont bien plus concernés qu’avant. »
L’État réagit
Des séances de sensibilisation sont organisées en moyenne 3 fois par mois dans les écoles par les services de la DEAL. En attendant de pouvoir organiser une campagne de prévention de plus grande ampleur, la préfecture s’est mobilisée ces derniers jours. « Nous avons renforcé les contrôles », explique Etienne Guillet. Lors d’une opération effectuée le 21 juillet, 650 véhicules ont été contrôlés par 90 gendarmes et policiers déployés sur toute l’île.
Jean-Michel Lehay conclut : « Le nombre d’accidents de la route pourrait baisser si les usagers faisaient parfois preuve d’un peu de bon sens. Mais j’ai bien peur qu’on finisse par être obligé de mettre des radars pour faire baisser la vitesse. »
YM
Comme à l’accoutumée, je n’ai jamais cru, ne serait-ce qu’une seconde, les déclarations de l’autorité préfectorale de Mayotte : Maquillages, chiffres erronés, enfin bref, que de la poudre aux yeux des mahorais, et du reste du monde. Au niveau des quatre îles des Comores, Mayotte présente une insécurité grandissante et fulgurante, une délinquance qui s’amplifie journellement, et un nombre d’accidents toujours élevé, proportionnellement à sa superficie bien sûr.
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