Une 1ère tentative de reprise de la SMART par Ida Nel via RSM, déboutée

On ne l’a pas su, mais une audience du tribunal de commerce, programmée initialement pour renouveler la période d’observation de la SMART, s’était transformée il y a un mois, en négociation de reprise de la société de manutention par le nouvel entrant au capital RSM. Le juge a mis en évidence plusieurs incohérences.

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La SMART connaîtra son repreneur dans un mois et demi

Le délai de la période d’observation du redressement judiciaire de la SMART a une 3ème fois été prolongé de 6 mois, décision prise par le tribunal mixte de commerce à l’issue de l’audience du 3 septembre dernier. Une audience qui ne ressemblait à aucune autre puisqu’y assistait pour la 1ère fois Ida Nel, présidente de MCG gestionnaire du port. Par le biais de sa nouvelle filiale Manut Mayotte, elle venait en effet de racheter 32,6% des parts de la société de manutention SMART, à RSM (Réunion service maritime), la société familiale d’un des actionnaires, Jacques Virin. Une filiale fantôme, puisque le juge glissait que Manut Mayotte SARL, est « non encore inscrite au registre du commerce et des sociétés de Mamoudzou, où Ida Nel serait majoritaire ».

Présente au capital, RSM demandait à être entendue ce 3 septembre, sur une offre de reprise de la SMART. Ses arguments développant la perspective « dangereuse » d’un monopole par CMA CGM sur le transport maritime, le déchargement et la livraison, pourrait passer pour de l’humour de la part de celle qui assure la gestion du port, et une partie de la manutention, lorgnant sur la totalité si elle parvenait à reprendre la totalité de la SMART. Les propos étant tenus dans une enceinte qui se prête peu à la franche rigolade, on aurait pu garder notre sérieux, si le juge lui-même ne relevait d’un trait d’humour, la « cartellisation » de RSM, avec MCG et Manuport, prétendant « offrir de meilleure garantie ».

Rien en vue depuis 11 mois

Le président du tribunal mixte de commerce, Pascal Bouvart

Une offre jugée « tardive » par le tribunal, qui s’étonne de « l’absence concrète de proposition de Madame Nel ou de MCG pendant les 11 mois de redressement ». Et qui verse au débat une pétition de 125 salariés sur 138 manifestant leur « défiance » envers les éventuelles propositions d’Ida Nel.

Le juge doute en outre des promesses de maintien des emplois et d’effacement de dettes « instillées par Ida Nel », et juge que ce rachat de part de Jacques Virin par Ida Nel en passant par la case RSM, « n’avait d’autre nature que de faire obstacle au plan de reprise de CMA CGM », annulé depuis, et reconsidéré en plan de cession comme nous l’avons expliqué en détail ce lundi.

Pour une audience qui ne devait être qu’une simple formalité de renouvellement de période d’observation, l’argumentaire développé vaut son pesant de containers, de la part du même tribunal mixte de commerce qui devra se prononcer le 21 novembre 2019, sur le repreneur de la SMART.

Anne Perzo-Lafond

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