Deux offres était en concurrence, avec un avantage à la compagnie sise à Marseille. La CMA CGM avait en effet fait une première offre de rachat des actions l’été dernier, dans le cadre d’un plan de continuation qui n’avait pu aboutir, l’un des actionnaires s’étant désisté au dernier moment en faveur d’Ida Nel, la gestionnaire du port. La CMA CGM avait persisté « face au risque de monopole » de cette dernière, nous avaient expliqué ses représentants, mais sous la forme d’un plan de cession, c’est à dire de reprise des actifs de la SMART.
CMA CGM répondait à l’offre de l’administratrice judiciaire aux côtés du groupe La Périère, présidé par Jean Brac de La Perrière, implanté à La Réunion. Ils avaient tous les deux présenté leurs offres vendredi dernier au tribunal de commerce.
L’offre de CMA CGM comprend la reprise des 137 salariés « avec tous leurs acquis, sans condition d’évolution du chiffre d’affaire, et nous nous sommes engagés à payer le 13ème mois et les congés payés », nous avait expliqué Laurent Martens, le représentant de l’armateur. La future entité devrait prendre la forme d’une SAS, filiale à 100% de CMA Terminals. Elle avait reçu soutien de la CGT Ma. Par ailleurs, les représentants avaient indiqué vouloir préserver la concurrence, « il n’était pas possible de créer un problème social chez ManuPort. », nous avaient-ils précisé.
Un retournement de l’histoire puisqu’on se souvient que la compagnie CMA CGM, un temps partenaire de MCG et d’Ida Nel en lui confiant la manutention, avait du renouer un contrat avec la SMART. Le cogérant de cette dernière, Jean-Claude Henry, réagit à cette décision du tribunal: « Je suis heureux de cette reprise, ainsi que tout le personnel à l’unanimité. L’heure n’est plus aux rancœurs mais à la satisfaction de la meilleure décision pour Mayotte, et qui garantit l’avenir des emplois. Il faudra entourer le personnel qui a toujours travaillé dans une société qu’il considère comme mahoraise, et il faut le voir comme l’opportunité de monter encore le niveau pour relever les défis qui nous attendent. Je pense à l’informatisation, au traitement en temps et en heure de nos marchandises, mais aussi à plus long terme, à l’opportunité du marché du Mozambique. »
Il avait été question que la SMART changeât de nom, mais rien n’est certain. La reprise intervient à partir de ce 2 décembre 2019.
Anne Perzo-Lafond
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