Le « laboratoire artistique » du Royaume des Fleurs professionnalise les danseurs

La compagnie Kazyadance monte en ce moment un grand projet de professionnalisation des danseurs de Mayotte, sur un cycle de 3 ans, intitulé « le laboratoire artistique ». Ouvert à 30 jeunes, il doit permettre, à terme, la professionnalisation de 10 d’entre eux dans les métiers de la danse.

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L’équipe du laboratoire artistique

« L’objectif de ce projet est d’initier les jeunes aux différents métiers de la danse », nous explique Batoule Amdjadi, la chargée de production de la compagnie Kazyadance. Le programme, qui se déroule sur 3 ans, doit conduire les jeunes à la prise en main de leurs propres projets, en partant de leur niveau, de leurs attentes, dans le but de déclencher la créativité, la liberté d’expression et l’implication sociale immédiate. Ce projet a été monté par le danseur-chorégraphe Djodjo Kazadi, directeur artistique du Royaume des Fleurs, en collaboration avec Anne-Laure Costantini, danseuse-chorégraphe de la compagnie Baltane. Il est soutenu par la DAC Mayotte et la DJSCS.

Batoule Amdjadi est la chargée de production de la compagnie Kazyadance.

Pour sa première année, le laboratoire artistique offre la possibilité à 30 jeunes Mahorais de suivre des ateliers intensifs de danse avec des danseurs professionnels tous les mois pendant deux semaines consécutives sur une durée de 10 mois. Les ateliers se déroulent au Royaume des Fleurs, le lieu d’entraînement de la compagnie, situé sur le boulevard des crabes à Dzaoudzi. « La première année verra les jeunes s’entraîner avec des danseurs-chorégraphes de la région océan Indien pour rester dans le cadre de leur propre culture », nous explique Batoule Amdjadi. En revanche, la deuxième année, des chorégraphes extérieurs interviendront. La troisième année, les 10 jeunes sélectionnés partiront à l’extérieur de Mayotte dans des structures sélectionnées afin de se professionnaliser. « Grâce à ce projet, les jeunes découvriront les différentes branches des métiers de la danse : interprète, technicien ou administrateur », précise Batoule Amdjadi.

Différents chorégraphes vont intervenir

Un travail très physique attend les jeunes danseurs pendant 3 ans.

Au cours du cycle de 3 ans, différents chorégraphes, de la région océan Indien ou de l’extérieur, vont intervenir auprès des 30 jeunes. Ces derniers, âgés de 15 à 25 ans, sont tous des passionnés de danse et espèrent, pour la plupart, en faire leur métier. « Djodjo Kazadi a monté ce projet pour répondre à cette interrogation récurrente des jeunes : comment me professionnaliser dans les métiers de la danse ? », déclare Batoule Amdjadi. Grâce à l’intervention de professionnels de la danse au cours de ces 3 ans, ils découvriront plusieurs manières d’arriver à leurs fins.

Le danseur-chorégraphe mahorais Jeff Ridjali est le premier à intervenir auprès des jeunes.

Le laboratoire artistique a débuté il y a environ 10 jours par un premier atelier mené par Jeff Ridjali, danseur-chorégraphe de la compagnie mahoraise Le Ballet de Mayotte. « Nous souhaitions absolument que Jeff intervienne en premier pour poser les bases », nous explique encore la chargée de production de la compagnie Kazyadance. « Je leur enseigne les fondamentaux : la connaissance du corps, l’interprétation. Je les amène à comprendre le travail d’un danseur », déclare quant à lui le chorégraphe mahorais. L’objectif général de son travail est que les jeunes « trouvent leur corps de danseur ». Après son atelier, un autre chorégraphe prendra le relais au mois de janvier. Il s’agit de Didier Boutiana de la compagnie Soul City de La Réunion. Il apprendra aux jeunes des techniques différentes de celles de Jeff afin qu’ils aient un panel complet des différentes approches de la danse contemporaine. Ensuite interviendront encore des chorégraphes de Madagascar et du Mozambique. La deuxième année, ce seront des chorégraphes issus d’autres régions du monde qui viendront former les jeunes.

L.D.

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