Violences de Dembéni : le Département lance une stratégie à l’échelle du territoire

« Il faut que la paix revienne ». C’est par cette phrase qu’Issa Abdou concluait une rencontre au conseil départemental réunissant ce vendredi le conseil cadial et portant sur la prévention spécialisée à Dembéni, et ailleurs.

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Réunion des acteurs de la prévention spécialisée

Le conseil cadial s’est réuni ce vendredi matin à la demande d’Issa Issa Abdou, vice-président du conseil départemental en charge du social. Également conseiller départemental de Dembéni. Une double casquette assumée, mais manifestement insuffisante pour qu’il soit convié au Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) qui se tenait la semaine dernière… dans son canton. Après avoir appelé la semaine dernière à la pacification de la situation de violences entre bandes de Dembéni et de Tsararano, sur fonds de campagne des municipales, il activait les acteurs relevant de sa compétence dans le domaine de la prévention spécialisée. En y adjoignant les cadis.

La prévention est menée par la Croix Rouge, Apprentis d’Auteuil et Fahamou Maesha. Présent pour la Croix Rouge, Michel Henry, notait les difficultés auxquelles ils sont confrontés : « Nous devons accompagner chaque jeune autour d’un projet. Pour cela, il doit y adhérer, c’est basé sur du volontariat, ce n’est pas toujours évident sur la durée. En dehors de ceux qui ont déjà eu affaire à la justice et qui sont encadrés par la Protection Judiciaire de la Jeunesse ».

Les mêmes problématiques ressurgissent, résume l’aide sociale à l’enfance : la scolarisation, « que ce soit dans le secondaire avec un manque de place annoncé par le rectorat, ou dans le primaire avec la même raison donnée par les communes », problème d’autorité parentale, « parfois, il n’y en a pas du tout ». Un autre intervenant mettait en évidence la situation administrative, « beaucoup n’ont pas de papier, il n’y a pas de dispositif adéquat. »

Concertation entre notables de Dembéni et de Tsararano

Le Grand cadi Hamada Saanda Mahamoudou, entouré du cadi Mouridi et de Issa Abdou

Une solution doit être urgemment trouvée en donnant un cadre à ce qui n’en a pas, la formation à l’agriculture (ou autre) de ces jeunes errants sans papier, évoquée dans nos colonnes par l’ancien élu Issihaka Abdillah, pourrait être une piste.

La deuxième corde à l’arc d’Issa Abdou, c’est le conseil cadial, placé sous l’autorité du Département. En réalité, le cadi Mouridi de Dembéni, est déjà à l’œuvre depuis les incidents : « J’ai cherché immédiatement à créer une concertation avec les notables de Tsararano pour trouver des solutions à cette violence. Nous avons entre autre décidé d’un commun accord, de célébrer deux prières ce vendredi après-midi. L’une à la mosquée de Dembéni l’autre à Tsararano. » Une rencontre aura lieu au bureau du cadi de Dembéni lundi à 8h.

A la demande d’Issa Abdou, les acteurs se retrouvent jeudi pour faire le point des actions engagées, « des violences ont eu lieu à Petite Terre, puis à Koungou, et là, à Dembéni. Nous devons être sur nos gardes et partager l’information à l’échelle territoriale pour être réactifs. Il faut que la paix revienne. »

Anne Perzo-Lafond

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