Premiers pas de négociations chez EDM où on a frôlé de protocole de fin de conflit ce jeudi selon la direction. « Dans un courrier du 4 février, l’intersyndicale indique que l’intégration de EDM à EDF ne relève pas du périmètre, ni du champ de compétences de la direction d’EDM », indique Fady Hajjar, le directeur de EDM. Il s’agit toujours du rachat des parts de l’actionnaire à 24,99% SAUR par le fonds d’investissements Quaero, auquel les grévistes voudraient voir se substituer EDF.
L’intersyndicale de son côté se dit « tout à fait consciente que la décision ultime sera politique », « c’est à dire du domaine des élus et/ou de l’Etat », nous précise Salim Nahouda. Mais elle continue à interpeller la direction sur les mesures sociales. Elle réclame la mise en place d’un groupe de travail paritaire sous l’égide de la Direction du Travail, avec en ligne de mire « la convergence des dispositifs sociaux entre EDM et EDF SEI/PEI (installées dans les zones insulaires françaises) à échéance du 30 juin 2020. » Car les syndicats indiquent que la revendication relative à l’intégration d’EDM à EDF SEI « demeure d’actualité. »
Salim Nahouda se rappelle au bon souvenir des précédents directeurs, « c’est nous qui avions combattu et obtenu la péréquation tarifaire, le tarif de 1ère nécessité, ou l’appartenance aux IEG », les Industries Electriques et Gazières.
Avantage par avantage
Mais pour Fady Hajjar, la démarche est incohérente : « Nous avions bien avancé avec les représentants syndicaux au cours de trois réunions la semaine dernière, mais à son arrivée de La Réunion, Salim Nahouda est revenu sur les avancées. Ils ne sont restés de 10 minutes autour de la table des négociations vendredi. » D’autre part, le directeur général confirme qu’il n’a pas la main, « je ne suis pas mandaté pour parler de la structure de EDM, encore moins pour EDF SEI. Quant à la systématisation des dispositifs sociaux, elle est impossible. Même chez EDF, ça n’existe pas. Par contre, nous invitons les syndicats à nous faire remonter un avantage social dont ils ne bénéficient pas, nous nous engageons à l’examiner. »
Ils demandent aussi, « la révision sensible de l’assiette de calcul de l’intéressement, actuellement à moins de 2% de la masse salariale, alors que le législateur prévoit un plafond à 20% de cette masse salariale et que l’entreprise dégage un bénéfice annuel conséquent, dont les 2/3 sont imputés au report à nouveau ».
Les démarches sur la reprise des années de service des agents d’EDM par la Caisse nationale des industries électriques et gazières (CNIEG), avant la mise en place de celle-ci à Mayotte, ont été engagées par la direction, les grévistes demandent d’y être associés.
L’ouverture de négociations d’un protocole de fin de conflit relatif à l’ensemble des points ferait « l’objet d’une suspension du mouvement de grève en cours », indique l’intersyndicale.
La direction propose une nouvelle rencontre ce mardi à 9h, « mais sans pouvoir proposer plus que ce qui a été dit », souligne le directeur.
Anne Perzo-Lafond