Mayotte intègre la culture du risque

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C’est beaucoup plus qu’un simple ouvrage que viennent de livrer les universitaires : «l’Atlas des risques naturels et des vulnérabilités territoriales de Mayotte est un indicateur du développement futur de l’île», assure Frédéric Leone, professeur agrégé à l’Université de Montpellier 3 (photo de Une).

Saïd Hachim, doctorant à Montpellier
Saïd Hachim, doctorant en géographie des risques à Montpellier

L’idée est partie de Saïd Hachim, jeune doctorant en géographie des risques à Montpellier 3 sous la direction de Frédéric Léone. Une collaboration s’est immédiatement nouée, il y a 4 ans, avec les services du Conseil général pour aboutir à une première nationale puisqu’il n’y a pas encore eu d’équivalence dans une autre région.

Les phénomènes naturels passés comme les cyclones Kamisy en 1984 et Hellen cette année, et à venir «de possibles tsunami en cas d’éruption notamment du Kartala en Grande Comore» y sont détaillés. Mais ce qui fait l’originalité de la production, c’est la capitalisation des savoirs afin de les archiver : «nous avons valorisé les connaissances existantes. Par exemple, certains habitants du bord de mer en Petite Terre connaissent parfaitement les zones submersibles», indique Frédéric Leone.

En portant une synthèse des connaissances sur l’île pour que jeunes et vieux se l’approprient, on aide la population à adopter les  bons gestes, «car ce qui fait le risque, c’est aussi la façon dont on s’expose. Il n’y a pas de fatalité. Il faudra donc éviter les constructions en bord de mer ou à flan de colline par exemple». C’est beaucoup pour une population qui ne pratique pas la culture du risque.

Les publics concernés
Atlas risque cyclone
L’Etat de son côté veille à l’aide de plusieurs outils : «le contrôle de l’aménagement du territoire en amont, et la planification des risques avec déclenchement des plans ORSEC adaptés».

Ce sont 25 universitaires, enseignants comme étudiants, qui ont participé à ce projet de 108 000 euros, le Conseil général prenant en charge la mission à hauteur de 95 000 euros, en finançant notamment les stages et formation des étudiants.
Salle
Bientôt proposé en version numérique, l’Atlas sera édité par les Presses Universitaires de Méditerranée. Le prix n’est pas encore connu, il est lié au nombre d’exemplaires que le département souhaitera publier. C’est pourquoi, une restitution publique avait lieu ce mercredi matin. «Le vice-rectorat pour les scolaires, le Centre Universitaire de Dembéni, mais aussi les communes peuvent être intéressés par cet atlas, la prévention étant du domaine de l’élu de proximité», indique Maoulana Andjilani, un  des acteurs du projet.

En matière de risques aussi la prévention est l’affaire de tous.

Anne Perzo-Lafond

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